JOE BIDEN EN AVANCE, DONALD TRUMP PRÊT À FAIRE LE HOLD-UP COMME EN AFRIQUE
Alors que Joe Biden semble détenir une certaine avance, rien n’est encore gagné, avec des États comme la Géorgie ou la Pennsylvanie qui n’ont pas encore dépouillé tous leurs bulletins. Donald Trump n’entend d’ailleurs pas quitter la Maison Blanche sans se battre jusqu’à la dernière goutte de sueur, quitte à ébranler la démocratie américaine.
Les recours de Trump s’enchaînent. Le directeur de campagne de Donald Trump avait préalablement annoncé qu’il allait « immédiatement » demander un recomptage des voix dans le Wisconsin, l’un des Etats clés remporté par Joe Biden, en raison d' »irrégularités » .Peu après le recours annoncé dans le Wisconsin, c’est dans le Michigan que le camp Trump avait aussi saisi la justice pour faire suspendre le dépouillement, évoquant des difficultés d’accès à certains bureaux de vote par les observateurs républicains.
Trump dénonce « l’apparition de bulletins surprises ». « Hier soir, je menais (…) dans de nombreux Etats clés, dans presque tous les cas dirigés et contrôlés par les démocrates », a tweeté le président sortant. « Puis, un par un, ils ont commencé à disparaître comme par magie », ajoute-t-il. Le réseau social a signalé ce message comme étant « susceptible d’être trompeu[r] ». Un peu plus tôt, le candidat républicain avait clamé sa victoire, avant même les résultats définitifs, et appelé à arrêter le décompte des bulletins de vote, se disant prêt à « aller devant la Cour suprême ».
Selon Alain Mabanckou, écrivain franco-congolais installé aux États-Unis depuis 18 ans, « l’ambiance est un peu électrique ».Le prix Renaudot 2006, qui a publié récemment « Rumeurs d’Amérique » (éditions Plon), observe la situation politique avec certaines craintes. « Donald Trump est dans la logique de celui qui a compris qu’il risque de perdre », assure-t-il au micro de RTL. C’est selon l’écrivain , dans cette logique que le président américain s’est déclaré gagnant en avance mercredi 4 novembre. Il craint les contestations et les recours juridiques de Trump en cas de victoire de Biden.
« Dès qu’on va dire que Biden a gagné les 270 délégués qui lui permettront de devenir le président de la République, peut-être que […] quelqu’un va juste ronger la maille, et c’est tout l’ouvrage de la démocratie risque de se fragiliser », craint Alain Mabanckou. « J’espère qu’on n’en arrivera pas là », précise-t-il.
L’écrivain dénonce un président qui « veut le pouvoir et l’autocratie ». Alors que la population américaine se diversifie, et change aussi dans ses opinions politiques, il espère que Joe Biden réussira à incarner « l’apaisement ».
De son côté, l’OSCE n’est pas contente des soupçons du locataire de la Maison Blanche. Les observateurs internationaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe chargés de suivre le scrutin américain ont durement critiqué mercredi les » allégations infondées » de Donald Trump sur des fraudes. Selon eux, ces déclarations » affaiblissaient la confiance du public dans les institutions démocratiques « .
AP considère que l’Arizona tombera dans l’escarcelle de Joe Biden compte tenu de l’avance de ce dernier sur Donald Trump (autour de 80 000 voix de plus à l’heure ou nous écrivons ces lignes). Il faudra attendre que les 400 000 derniers bulletins soient comptabilisés pour que cela soit certain. D’où le fait que certaines sources n’attribuent pas, à ce stade, les 11 grands électeurs de l’Arizona à Joe Biden, ce qui explique qu’il aurait 264 grands électeurs, et parfois ailleurs qu’il n’en n’aurait que 253.