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JOSHUA OSIH SE RÉFUGIE DERRIÈRE LE CONGRÈS AMÉRICAIN

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

25.02.2021

Au cours des derniers jours, une déclaration de position signée par plusieurs collègues de l’Assemblée Nationale, dont mon humble personne, a été le principal sujet de discussion sur plusieurs plateformes et organes de presse. Ce document a fait l’objet de diverses interprétations, générant beaucoup de controverses sur ses nobles intentions.

Compte tenu des défis sans précédent auxquels le pays est confronté, nous sommes tous appelés à assumer nos responsabilités et nous devons les assumer avec audace lorsque cela est nécessaire. Les cyniques, en se méprenant délibérément et en déformant les intentions de ce document, ont également saisi l’occasion de colporter des insinuations sur ma supposée collusion avec le régime dans sa mauvaise gestion de la crise anglophone et de chercher à en profiter.

C’est cette politique toxique, à laquelle nous avons soumis tous les aspects de notre vie nationale, qui est au cœur même de la prolongation d’une partie de la crise à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. Au cours des 4-5 dernières années, les apprentis politiques ont utilisé les jugements sentimentaux comme un outil pour attiser la sympathie des Camerounais désespérés, qui ont souffert et continuent de souffrir de diverses épreuves, mais ne suggèrent jamais vraiment de solution réelle aux problèmes auxquels nos compatriotes sont confrontés. Nous ne réussirons jamais à construire le Cameroun auquel nous croyons grâce à un tel cynisme et à banaliser tous les débats dans le pays.

Nous sommes confrontés à plusieurs choix difficiles et nous devons faire face à la vérité et prendre des décisions difficiles. Comme disait le célèbre Martin Luther King, Jr « La mesure ultime d’un homme n’est pas où il se trouve dans des moments de confort et de commodité, mais où il se trouve dans des moments de défis et de controverses. Le vrai voisin risquera sa position, son prestige et même sa vie pour le bien des autres ».

Cela dit, la position en question de certains membres du Parlement Camerounais a été publiée le 22 février 2021, en réponse à une pétition du Congrès des États-Unis adressée le 17 février 2021 par une quarantaine de membres du Congrès des États-Unis à l’administration Biden. Cette pétition demandait à l’administration de suspendre le rapatriement des Camerounais des Etats-Unis vers le Cameroun car « … les conditions au Cameroun continuent de s’aggraver alors que la violence continue et que la pandémie continue de faire des ravages sur la santé publique et économique … ».

En matière de diplomatie parlementaire, la position d’un parlement est généralement prise en charge par le parlement opposé concerné, fournissant une réponse à la position en question, sauf en cas d’escalade. Il était donc de notre compétence, en tant que représentants du peuple, d’apporter une réponse pondérée et de rechercher d’autres méthodes pour dialoguer au mieux avec ces membres concernés du Congrès américain.

La position du Parlement Camerounais qui s’en est suivi, peut être résumé dans sa conclusion en ces termes et je cite « En tant que législateurs, nous nous félicitons de l’expression sincère de vos préoccupations et de votre soutien pour le bien-être de la grande majorité des Camerounais. Nous exhortons les membres du Congrès des États-Unis à s’engager plus vigoureusement pour assurer le respect des conventions internationales contre la criminalité transnationale et la criminalité dont les États-Unis sont signataires et à faire en sorte que leur pays ne soit pas un refuge pour les auteurs de crimes et les financiers d’actes extrêmes. » Ce document, pour ceux qui ont pris la peine de le parcourir, est diplomatiquement correct et courtois. Première inhabituelle, ce document a fourni un moyen d’échange au Parlement camerounais avec ses homologues étrangers sur un sujet qui a été et demeure la préoccupation majeure de chaque Camerounais, une opportunité que j’ai personnellement saluée.

Le document en lui-même évoque plusieurs aspects, ce qui rend téméraire à le lire dans un contexte singulier. Il est nécessaire de déballer les deux déclarations et de répondre à quelques questions, tout en réfléchissant à la proposition de « … suspendre les vols de rapatriement vers le Cameroun… » pour les différentes raisons invoquées, qui incluent mais ne se limitent pas à la guerre dans les régions anglophones. Ces questions sont :

  • Premièrement, Est-ce que cela désamorce la crise actuelle dans le pays ? La réponse est un NON catégorique !
  • Doit-on encourager et célébrer le fait que de plus en plus de Camerounais sont contraints de se soustraire à la responsabilité de construire cette nation et du confort de leurs foyers dans l’espoir de demander l’asile aux Etats-Unis d’Amérique ? Encore une fois, la réponse retentissante est NON !
  • L’Amérique fournit-elle un refuge et un point d’ancrage aux financiers, propagandistes et sponsors de la guerre ? OUI retentissant !
  • Est-ce que ceux qui ont été rapatriés jusqu’à présent ont-ils subi un traitement sévère à leur retour, mis a part le coût psychologique, physique et économique de leur voyage, qui aurait certainement été évité si nous avions le bon gouvernement en place ? Encore une fois, un NON retentissant !
  • Est-ce que j’ai de la compassion pour ces compatriotes qui ont traversé des conditions aussi insupportables, contraints de quitter leur foyer à la recherche de mieux ? Absolument OUI.
  • Ai-je le sentiment qu’il existe une autre façon de solliciter le soutien de l’administration Biden pour mettre fin à la crise et faire en sorte que les Camerounais se sentent accueillis et en sécurité chez eux ? Absolument OUI.
Cesont des questions clés que tout patriote Camerounais doit se poser et auxquelles nous devons apporter de vraies réponses. Mon objectif politique n’est pas de rechercher les meilleurs moyens de dépeindre les faiblesses du pays, mais plutôt la meilleure façon de résoudre les défis auxquels nous faisons face. C’est la responsabilité que j’ai en tant que représentant du peuple et un devoir que je dois respecter. Je suis donc déconcerté par les diverses réactions négatives que j’ai reçues de ce document.

Non pas que je sois surpris par eux, mais plutôt par certains des auteurs des critiques formulées à mon encontre. Certains ont mis en doute l’audace de remettre en question ou semblent inflexibles à un document sur la situation au Cameroun en provenance des États-Unis. Certains se sont demandé pourquoi j’ai apposé ma signature sur un « document initié par le RDPC » en tant que membre de l’opposition et, enfin, certains parasites politiques espèrent une fois de plus gagner en pertinence face au buzz que suscite cette action médiatique.

Lorsque nous considérons les questions ci-dessus, notre défi réel devient évident. Nous pouvons voir comment un véritable problème est devenu l’otage des fantasmes de certains dirigeants virtuels et de mécréants armés d’armes à feu. Dès le début, la résolution du problème anglophone, a bénéficié du plein soutien de tous les Camerounais et nous avons tout de suite formulé le problème de manière adéquate et proposé une feuille de route claire pour sa résolution, celle-ci a été mise de côté par un groupe.

Ils ont détourné la « lutte » en colportant l’idée d’un pays indépendant. Poussée par les frustrations et les réticences à l’égard du système et des vices que nous avons condamnés pendant si longtemps, l’idée d’un pays indépendant où ceux qui y seront, pourront tout remettre à zéro et redémarrer à nouveau a séduit plusieurs jeunes hommes et femmes. Ils ont accueilli ce leurre avec beaucoup d’enthousiasme après avoir abandonné tout espoir et toute confiance dans le système.

Nous ne devons pas oublier l’effet de ce récit sur l’escalade de cette crise. A partir du moment où ils se sont lancés dans cette voie, toute autre position ou tout autre dirigeant a fait l’objet de toutes sortes de termes désobligeants. Plusieurs Camerounais bien intentionnés ont dû fuir ce débat à de sa toxicité.

Pour ceux qui évoquent avec raison l’absence depuis le début de cette affreuse guerre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest d’un véritable débat sur la question au parlement Camerounais, j’aimerais d’entame les rassurer que je m’offusque tout autant qu’eux de cette incongruité inexplicable et entretenue par la majorité RDPC. Dans leur myopie, ils n’ont jamais imaginé l’impact qu’aurait provoqué ce débat lancé par le SDF sur la crise. Nous avons pétitionné pour un débat et nous nous sommes révoltés sur le parquet du Parlement et aujourd’hui, ils voient la nécessité d’agir. Il est donc clair qu’au vu de ce qui précède, qu’il faut absolument ce débat sur cette crise au Parlement.

Le SDF auquel j’appartiens est pour un Cameroun fort et uni dans sa diversité à travers un système fédéral mis en place avec un large consensus et qui fait la part belle au développement local et à la valorisation des spécificités de ses composantes dans une démocratie participative et inclusive. Nous sommes pour un véritable dialogue inclusif pour résoudre la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Nos valeurs sociales démocrates et progressistes nous dictent qu’il ne peut y avoir de véritable paix durable sur toute l´étendue du territoire Camerounais sans justice et cette justice n’a pas de frontière. Le SDF a investi et donné ces cinq dernières années tout ce qu’il avait pour essayer de ramener la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest dans un conflit meurtrier auquel nous ne participons pas, mais pour lequel nous payons un prix incommensurable. Toutefois cette situation ne nous éloignera pas de notre ligne démocratique inscrite dans nos statuts.

Les membres du Parti ne doivent donc pas être entraînés dans ces expressions émotionnels et ces débats futiles attisés par des laquais politiques. Faire de la politique c’est avoir des idées politiques, un programme politique, une vision claire du dosage économique et sociale que l’on souhaite pour son pays. La vie politique est la confrontation de ces idées et de ces programmes. Parlons ensemble et débâtons de nos idées. Concentrons-nous et réfléchissons ensemble sur les problèmes fondamentaux de notre société et proposons à l’électorat un programme basé sur des valeurs socio-démocratiques et progressistes pour les résoudre. C’est ce que devrait être le Sdf pour les jours et les semaines à venir.

Telle est ma vision. L’immobilisme divise, le changement unit. Je vis mon combat politique comme une bénédiction divine. Être incompris, stigmatisé ou simplement combattu est une partie inséparable de ce combat. Je suis pour l’unité de toutes les forces politiques de gauche, de tous les progressistes. Je suis pour un SDF fort et uni. Seule la lutte libère et tous unis nous vaincrons !

Pour un Cameroun Meilleur,

Hon. Joshua N. OSIH

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