KABILA A VIDÉ LES CAISSES, TSHISEKEDI NE PEUT PAS PAYER LES SALAIRES DES FONCTIONNAIRES
Ça commence mal pour Félix Tshisekedi qui, à peine le temps de prendre la température du palais présidentiel après la passation de pouvoir , doit déjà jouer au sapeur-pompier pour éteindre la grogne sociale qui monte dans le pays.
Les fonctionnaires lancent les grèves pour réclamer les arriérés de salaires et l’amélioration des conditions de travail. Ces grèves sont également interprétées par les observateurs comme une invitation faite au nouveau président Tshisekedi de remplacer certains responsables des entreprises publiques nommés par son prédécesseur, Joseph Kabila.
Au moins six sociétés nationales sont affectées par les grèves. Ces arrêts de travail ont commencé par les secteurs clés, notamment les transports et vont affecter l’économie . Et Félix Tshisekedi doit vite agir.
Avec le départ de Joseph Kabila, certains verrous de l’oppression ont sauté. La parole se libéralise. Les syndicats profitent pour revendiquer et mettre la pression sur le nouveau gouvernement , surtout au moment où le peuple est en colère à cause des avantages pharaoniques accordés à vie par le président sortant Joseph Kabila aux membres de son régime, juste deux semaines avant son départ.
Les décrets ont été publiés dans le journal officiel de la RD Congo le 15 décembre 2018, par le Premier ministre Bruno Tshibala et le ministre d’État au budget Pierre Kangudia. Ces deux décrets garantissent aux anciens membres du gouvernement une série d’avantages dont le coût serait estimé à 28,8 millions de dollars.
Les anciens Premiers ministres pourront bénéficier à charge du Trésor public des avantages suivant : « une indemnité mensuelle estimée à 30 % des émoluments du Premier ministre en fonction, une indemnité mensuelle de logement estimée à cinq mille dollars », détaillent les décrets . Ils auront également droit à un véhicule neuf tous les cinq ans, « un titre de voyage par an, en business class sur le réseau international », et des gardes du corps « pour la durée de leur vie », selon le décret.
Les anciens membres du gouvernement pourront , eux bénéficier, toujours « à charge du Trésor public » d’une indemnité mensuelle estimée à 30 % des émoluments de ceux en fonction, une indemnité mensuelle de logement estimée à 1000 dollars américains et un titre de voyage par an, en business class, sur le réseau international », lit-on dans ces documents. Ces avantages concernent les 47 ministres, vice-ministres et 2 secrétaires généraux ainsi que d’autres personnalités qui dorment tranquillement, attendant que leurs comptes soient grassement ravitaillés par la pompe à fric .
Dans un pays où on tire le diable par la queue pour survivre, de tels avantages aux ministres qui se sont déjà enrichis par les détournements, la corruption et le népotisme et le favoritisme durant 18 ans de pouvoir sous Joseph Kabila, sont jugés immoraux. Maintenant, c’est à Félix Tshisekedi de payer les pots cassés.
J.RÉMY NGONO