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LA CARTE D’IDENTITÉ DEVIENT UN PROBLÈME POLITIQUE AU CAMEROUN

#JE VEUX MA CARTE NATIONALE D’IDENDITÉ

Voici le dernier hastag destiné à faire fureur. Je voudrais bien en parler. D’abord parce qu’il est citoyen. Il ne devrait – en principe – porter nulle couleur spécifiquement partisane. Il s’adresse aux autorités en charge. Il vise à corriger une injustice. Cette pièce, chacun de nous y a droit.

Quel est, tout d’abord, le circuit pour l’obtention de ce document ? Il serait bon, avant d’entamer d’intempestives revendications, de le savoir. Du poste d’identification où tout commence, avec quelles pièces initiales procède-t-on ? Dans quel service les obtient-on ? À quel coût ?

Cela su, il faut que le réquerant sache combien en totalité lui reviendra le récépissé attestant sa bonne volonté d’être identifié ; ainsi que son droit – théorique – de jouir du précieux sésame. Il y a déjà là, d’importants espaces de préjudice à cerner. En cas d’abus, à qui s’adresse-t-on ? Et par quelle procédure ?

Ces deux stades franchis, passons à celui de l’exigence de la CNI qui est le troisième. Parce que nous avons le récépissé nous donne-t-il automatiquement droit à la carte ? Après quel délai ? En quel lieu ? Où l’information est-elle disponible ? Sinon, auprès de qui effectuer sa réclamation ? De quelle façon ?

Supposons que dans le listing d’informations fourni pour l’obtention du document, il y ait un vice, (ce peut être un document apocryphe), ou une redondance, (deux dates différentes pour un même événement : naissance par exemple), il me paraît évident, le circuit étant automatisé, que la carte ne paraîtra pas.

Mais il ne faut pas vite incriminer le réquérant. Les machines appliquent souvent des logiques stupides et bornées. Tel acte perdu, remplacé par un duplicata, ne risque-t-il pas d’être vu – et interprété – comme un faux ? Y a-t-il une telle typologie de rejets préjudiciables ? Quelle en est la portée ? Cela doit se savoir…

Au-delà, il y a le vrai préjudice : des pièces égarées remplacées à tort et à travers. Nous n’exonérerons pas les usagers d’une certaine malveillance : le désir de tricher, la volonté de nuire et tant d’autres infractions décelées par la procédure. Nous voilà à l’arrivée avec le problème des CNI indisponibles.

Tout ça se résout-il avec le hastag exigeant que nous brandissons en titre ? L’intention est louable. Mais j’ai peur que la réflexion soit mal menée. Le problème est pourtant réel et nous pouvons tous en souffrir. Il ne s’agit pas ici d’une revendication politique, mais d’un droit citoyen à un produit de consommation.

Si – comme cela semble être le cas – un parti politique s’en saisit, qu’il prenne conscience du terrain dans lequel s’inscrit sa demande. Si l’État fournisseur du service n’est pas innocent, il n’est pas nécessairement coupable. Surtout, il est – par nature – un mauvais commerçant ; surtout en situation de monopole.

#Je veux ma carte nationale d’identité# est une exigence que bloquent des impondérables…

Travaillons à les débloquer plutôt qu’à vouloir démontrer l’inefficience de l’État…

Il s’agit ici d’un droit du consommateur que nous sommes tous, vous et moi !

Edouard Bokagné

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Nous tous on falla la CNI… La CNI
WAMAKOULISME 2021 – ÉPISODE 4

Le Cameroun est le seul pays « émergent » au monde où un étranger ne peut pas venir t’épouser pour obtenir les papiers, vu que toi-même tu n’as pas les papiers.

Ce pays est certainement le numéro 1 mondial en nombre d’immigrés clandestins locaux. Il y a plus de Camerounais illégaux au Cameroun que de Camerounais illégaux à l’extérieur. C’est la pays du « Kaolo impossible. ».

Donc quand ces braves gens traitent la diaspora de « sans-papiers », je ris de toutes mes dents (même s’il en manque une).

Bon, avouons-le, c’est un énorme avantage, puisque ça te permet de savoir que le Soudanais ou le Béninois qui vient t’épouser le fait par amour (Au pire, c’est même toi qui profite de sa nationalité).

C’est en ce sens que vous devriez en principe remercier Mbarga Nguele (le paire de la peau lisse), pour l’énorme service rendu ! Je ne comprends vraiment pas ceux qui se plaignent ni de quoi ils se plaignent

TOUTEFOIS …

Cependant, quelque chose nous intrigue. C’est le fait que ceux qui revendiquent leur CNI le font uniquement sur Facebook plutôt que de le faire devant les locaux de Mbarga (Même s’il est gelé, ça reste Mbarga).

Moi qui pensais que le changement ce n’est pas dans les réseaux sociaux ; moi qui pensais qu’il faut être  » sur le terrain  » pour faire bouger les lignes, et que ceux qui sont sur le terrain allaient montrer l’exemple, en organisant de grandes campagnes de protestation, ou des sit-in devant les bureaux de la peau lisse.

Vous comprenez maintenant qu’il pleut sur tous les toits n’est-ce pas ?

Nous utilisons les réseaux parce que nous sommes à distance, et nous les utilisons pour éduquer et sensibiliser. C’est d’ailleurs la meilleure utilisation qu’on puisse en faire. C’est bien plus noble que le Kongossa sans lendemain, les ragots de bidonville et la promotion du tribalisme auxquels se livrent les ayopistes jour et nuit, à coups d’argent public et de faux profils. Mais alors … vous qui êtes sur place, quelle est l’excuse ?

Notre pays c’est Facebook. Mais vous qui êtes au Cameroun… que faites-vous sur Facebook ?

En outre, je pensais aussi que seuls les MRCistes subissaient le problème de la pénurie de CNI. Maintenant je découvre que les ayopistes huilâtres sont encore plus nombreux dans ce Tartare administratif. A force d’être bêtement endoctrinés à la sauce  » Un Bamileke ne sera jamais président « , vous avez fini par oublier qu’il y avait délestage dans votre maison aussi, n’est-ce pas ?

Alors maintenant c’est quoi la suite ? Vous allez aussi marcher pour vos droits ou souffrir en silence ?

Vous n’avez pourtant rien à craindre : Kondengui, c’est pour les terroristes de Kamto. Vous ne risquez rien !

EN BREF :

Je n’oublie pas les « républicains » qui nous ont martelé qu’il faut être à l’assemblée pour défendre les droits de l’homme (en gros il faut être député pour comprendre qu’on ne tire pas sur des bébés dans le dos de leurs mères). Nous avons constaté avec stupeur que ceux-là mêmes qui sont à l’assemblée (et « sur le terrain ») nous ont encore rejoint sur Facebook pour se plaindre, alors que l’hémicycle leur est ouvert !

C’est très grave docteur. Le wamakoulisme est général !

La loi du 19 décembre 1990 dans son article 5 condamne de 3 mois à 1 an de prison assortis d’une amende de 50 000 à 100 000 FCFA, ceux qui s’avèrent coupables de défaut de carte d’identité. Mais que dit la loi sur la punition du patron de la peau lisse quand c’est lui-même qui vous prive de CNI pendant 2, 3 ou 38 ans ?

Bref, débrouillez-vous à trouver vous-mêmes la réponse dans les rues , à l’assemblée … ou sur Facebook, ça vous regarde.

CLAUDE WILFRIED EKANGA EKANGA

( L’autre jour, la police allemande nous a contrôlés dans le TGV :  » Monsieur, vos papiers s’il vous plaît ! ». Et moi de répondre :  » Mon pauvre ami. Dans mon pays je n’ai pas de papiers, ce n’est chez toi que je vais en avoir! »…

Et il m’a laissé tranquille )
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