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LA CHINE VA INSTALLER UNE BASE MILITAIRE À LA FRONTIÈRE DU CAMEROUN

Les grandes puissances se bousculent pour le contrôle de l’Afrique centrale et surtout les trésors du golfe de Guinée. La Chine, friande des matières premières, prépare également la guerre.  Le géant asiatique aurait est sur le point  d’installer une nouvelle base militaire permanente en Afrique. Selon le Wall Street Journal  qui cite des rapports de la CIA toujours classifiés, Pékin aurait jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale, pays limitrophe du Cameroun.

La Guinée équatoriale était depuis quelques années considérée, avec l’Angola, le Kenya, la Mauritanie, la Namibie ou bien encore la Tanzanie, comme faisant partie des choix les plus probables de Pékin pour installer une deuxième base militaire permanente sur le continent africain.

L’administration française  ne peut voir que d’un très mauvais oeil une installation militaire chinoise permanente sur la côte Atlantique. Une base chinoise en Guinée équatoriale constituerait en effet une fenêtre ouverte sur une zone que la France  considère comme un pré carré. Déjà la Guinée équatoriale fait déjà partie de la francophonie et est voisine au Cameroun qui reste la chasse gardée de la France.

Cependant , la marine américaine fait face aux démonstrations de force permanentes de Pékin en mer de Chine méridionale. « L’Atlantique me préoccupe beaucoup », confiait ainsi en mai dernier le général Stephen Townsend, le chef de l’Africom, dans une interview accordée à l’agence Associated Press. Car, rappelait alors le militaire américain, l’Atlantique est bien plus étroit que le Pacifique et qu’une telle base pourrait être bien plus proche de la côte est des Etats-Unis que les installations militaires en territoire chinois ne le sont de la côte ouest américaine.

Dans ce contexte, Washington et Pékin tentent donc de faire pencher la Guinée Equatoriale de leur côté. Et il n’est sans doute pas innocent si, en octobre dernier, ce pays africain a constitué l’une des étapes du déplacement africain de John Finer, le conseiller principal adjoint à la sécurité nationale américaine . Officiellement en se rendant à Malabo, il a abordé avec le président équato-guinéen Teodoro Obiang, la question des moyens de renforcer la sécurité maritime et de mettre fin à la pandémie de Covid-19. Mais officieusement, il aurait été mandaté par l’administration Biden pour persuader son interlocuteur de rejeter les projets de Pékin. Et aurait souligné que toute activité chinoise dans la région soulèverait des problèmes de sécurité nationale.

Face à cette offensive américaine, Pékin n’a pas tardé à réagir. Une semaine après la tournée africaine de John Finer, Xi Jinping a assuré Teodoro Obiang, lors d’un entretien téléphonique, que la Chine « apportera toujours un soutien indéfectible à la Guinée équatoriale dans la défense de sa souveraineté nationale et l’exploration indépendante de sa propre voie de développement ».

Pour l’heure, la Chine, qui n’a jamais caché ses ambitions africaines, ne dispose que d’une base militaire permanente sur le continent. Située à Djibouti, l’un des rares pays politiquement stables de cette partie du monde, elle a été inaugurée en août 2017. Et elle participe, au-delà des questions de stratégie militaire, aux ambitions commerciales de Pékin. Notamment en étant l’étape africaine de la version maritime des nouvelles routes de la soie .

Djibouti a en effet servi de tête de pont à Pékin pour développer ses liens commerciaux avec les pays voisins, à l’image de l’Ethiopie. Un an après l’installation de sa base militaire, Pékin a fait renaître l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait Djibouti à Addis-Abeba. Désenclavant ainsi l’Ethiopie, allié de longue date de Pékin et qui reste la première destination des travailleurs chinois à l’étranger. Pékin, qui a aussi des liens étroits avec Malabo, espère sans doute faire de même et se ménager une porte d’entrée sur l’Afrique de l’ouest. Le tout alors que vient de se tenir à Dakar la dernière édition du Forum pour la coopération sino-africaine (Focac) au cours de laquelle Pékin s’est engagé à promouvoir ses échanges commerciaux avec les pays d’Afrique et à importer pour l’équivalent de 300 milliards de dollars de produits africains dans les trois ans à venir.

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