LA CÔTE D’IVOIRE ADRESSE DES MENACES À LA CAF POUR SA CAN 2021
Les autorités ivoiriennes sont vent debout depuis que le président de la CAF Ahmad Ahmad a déclaré que la CAN 2021 initialement attribuée à la Côte d’Ivoire, sera organisée au Cameroun qui a perdu l’organisation de celle de 2019 à cause de 45 % de retard sur la construction des infrastructures et l’insécurité. Dans son intervention sur la chaîne Afrique Média Tv, Ahmad Ahmad a laissé entendre que la Côte d’Ivoire ne sera pas prête en 2021.
Le ministre ivoirien des Sports a réagi: « Nous avons attribué tous les marchés nécessaires à l’ensemble des entreprises pour construire à Korhogo, à San-Pédro, à Bouaké, à Yamoussoukro et à Abidjan les infrastructures sportives et les équipements d’hébergement et de restauration; et nous continuons dans le cadre du programme de développement de la Côte d’Ivoire à déployer l’ensemble des infrastructures nécessaires, notamment la voirie. En ce qui nous concerne, nous continuons selon les recommandations et le cahier des charges en notre possession.
Nous venons d’être informés de façon laconique par la presse que la Côte d’Ivoire pourrait être dessaisie. Il y a deux aspects que nous voulons soulever. D’abord nous n’avons pas été formellement saisis en tant qu’État et ensuite l’argument qui est avancé tenterait de jeter l’opprobre sur la Côte d’Ivoire, sur notre incapacité d’être prêts en 2021. Nous voulons attirer l’attention des responsables de la CAF sur cette démarche qui manque de courtoisie, de sérénité et d’objectivité « .
Le chef du département des Sports argumente que son pays a déjà organisé avec succès des événements d’envergure: » Nous avons déjà organisé de grands évènements en Côte d’Ivoire, notamment le sommet des chefs d’État, les jeux de la francophonie avec plus de 3500 athlètes, donc nous sommes habitués à organiser des grands évènements et nous n’apprécions pas qu’on puisse jeter l’opprobre sur la capacité technique et financière de la Côte d’Ivoire à mobiliser des ressources.
La CAF doit tenir compte des engagements qu’elle prend avec des États parce que nous avons des obligations de planification de développement et en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, nous avons mobilisé 300 millions d’euros (200 milliards de Francs Fcfa). Les entreprises ont été désignées les banques ont mis en place des lignes de financement et le travail a commencé. Et nous ne souhaitons pas qu’on jette le trouble dans la tête des opérateurs économiques et surtout qu’on jette l’opprobre sur la Côte d’Ivoire. Quand nous serons saisis officiellement par la CAF, en tant qu’État souverain, nous aviserons en tenant compte des contraintes techniques, financières et des effets induits par cette décision « .
Dans la soirée du 4 décembre 2018, J.B Sam Etiasse, directeur exécutif de la Fédération Ivoirienne de Football, a publié le communiqué ci-contre pour démentir les allégations d’Ahmad Ahmad selon lesquelles la CAF aurait consulté les autorités ivoiriennes pour le décalage et l’attribution de leur CAN au Cameroun.
» Depuis lundi 3 décembre 2018, lors de différentes émissions sur les antennes de RFI, il est fait état de l’information selon laquelle, les autorités ivoiriennes et les dirigeants de la Fédération Ivoirienne de Football auraient été consultés relativement à la décision prise par le Comité exécutif de ladite confédération quant à l’organisation de la CAN 2021 qui a été régulièrement attribuée à la Côte d’Ivoire à l’unanimité des membres du Comité exécutif de la CAF réunis à Addis-Abéba en septembre 2014 et ce, à l’issue d’un appel à candidature. La Fédération Ivoirienne de Football tient à démentir formellement cette allégation. Aucune autorité étatique ivoirienne, ni aucun dirigeant de la Fédération Ivoirienne de Football n’a été approchée par la CAF », écrit le directeur exécutif du football ivoirien.
Aussitôt, une lettre de mise en garde a été adressée par le président de la Fédération Ivoirienne de Football Augustin Sidy Diallo au président de la CAF Ahmad Ahmad. Pour les dirigeants ivoiriens, il est hors de question de négocier le décalage de leur CAN et de subir les conséquences des manquements de l’État du Cameroun. Comme le dit un proverbe africain: » si le singe tombe de l’arbre, ce n’est pas le dos du lièvre qui doit se briser ».
J. RÉMY NGONO