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LA DOYENNE DES AMAZONES DE LA BRIGADE ANTI-SARDINARDS RETROUVÉE MORTE À PARIS

On l’appelait affectueusement Maman Brigitte. Yeux pétillants derrière ses lunettes de soleil, véhiculant une image majestueuse et soigneuse, elle était l’architecte des « Amazones », une unité de combattantes dans l’anti-chambre de la Brigade Anti-Sardinards de Paris. Elle symbolisait l’expérience et la clairvoyance au milieu de l’arsenal des femmes qui ont rejoint la lutte contre le régime de Biya, en arborant des tenues camouflées de l’armée.  Loin de la starisation et des titres, elle était le guide éclairé cinq étoiles qui élaborait les stratégies, et était souvent en tête des marches à Paris.

Alors que plusieurs leaders des mouvements de contestation de la diaspora s’étaient donnés rendez-vous pour un seeting devant la représentation diplomatique du Cameroun à Paris pour soutenir les marches organisées au pays le 1 er juin 2019, Maman Brigitte, étalon  des Amazones qui avait fait de ces mobilisations sa tradition, voire une religion, manque à l’appel. Son téléphone portable sonne, mais elle ne répond pas. C’est contraire à son code d’honneur. L’inquiétude commence à envahir le groupe. C’est alors que le Général Wanto dépêche une délégation dans son domicile sis au 2 rue du Lieutenant Colonel Deport, à la Porte de Saint Cloud, dans le 16 ème arrondissement de Paris, non loin de l’ambassade du Cameroun à Paris.

Les éléments dépêchés trépignent d’angoisse lorsqu’ils se rendent compte que sa porte est barricadée. Ils ont beau sonner et tambouriner, elle ne vient pas ouvrir. Ils font appel à la police et aux sapeurs-pompiers. Lorsque ces derniers arrivent sur place, ils défoncent la porte. Le corps de Maman  Brigitte, sur le lit, est immobile et inanimé . Les secours constatent son décès. La police scientifique arrive sur place, emporte la dépouille, installe un périmètre de sécurité pour les enquêtes. Pour l’instant, rien ne filtre des enquêtes. L’autopsie qui sera réalisée pourra lever certains pans d’ombres.

De son nom Brigitte Tchouante, la doyenne des Amazones  ne mordait avec gourmandise aux aventures et n’avait pas de fréquentations masculines connues . Après ses études aux États-Unis, elle est venue s’installer à Paris où elle était intégrée dans un quartier chic. Très prudente, elle a révélé à certaines de ses camarades qu’elle avait envoyé balader certains anciens flics camerounais qui avaient infiltré le mouvement  lors des dernières marches monstrueuses à Paris.

Depuis deux semaines, deux colonels de la Sécurité Militaire ont embarqué à Yaoundé pour Paris. Que sont-ils venus faire ? Celà enjolive tous les fantasmes et suspicions lorsqu’on sait que le régime avait déjà dépêché le colonel Joël Émile Bamkoui à Paris pour neutraliser les leaders de la contestation. Maman Brigitte a-t-elle était refroidie par ces injections au cyanure dont ces tueurs à gage qui ont éliminé le capitaine Guerandi ont le secret? Son coeur a-t-il naturellement lâché à cause des chocs des images d’horreur des régions anglophones et de la maltraitance infligée aux leaders politiques qui la faisaient larmoyer?

J. RÉMY NGONO

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