LA FRANCE LANCE UN ULTIMATUM AU MALI CONTRE LA RUSSIE
L’ONG Amnesty international l’appelle « l’armée secrète de Vladimir Poutine ». Fort de 2 500 à 5 000 mercenaires, le groupe de sécurité russe Wagner serait en passe de signer un accord avec la junte malienne, selon Reuters.
Seule certitude, le ministère malien de la Défense a admis, mardi 14 septembre, auprès de l’AFP mener des pourparlers avec cette société militaire privée, tout en insistant sur le fait qu' »à ce stade, rien n’a été signé ». L’éventuel recours à la sulfureuse société pourrait déboucher sur le déploiement d’un millier de paramilitaires russes au Mali si ce rapprochement est confirmé.
Devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a assuré qu’une «intervention d’un groupe de ce type au Mali serait incompatible avec l’action des partenaires sahéliens et internationaux du Mali». «C’est absolument inconciliable avec notre présence », a lancé Jean-Yves Le Drian.
En effet, pour le diplomate français, ces paramilitaires russes se sont illustrés dans le passé singulièrement en Syrie, en Centrafrique beaucoup avec des exactions, des prédations, des violations en tous genres (et) ne peuvent pas correspondre à une solution quelconque.
Apparu pour la première fois aux côtés des sécessionnistes du Donbass en Ukraine en 2014, Wagner n’a pas d’existence légale en Russie, où les sociétés militaires privées sont interdites. Mais la présence du groupe a été documentée avec les troupes de Bachar al-Assad en Syrie, en Libye aux côtés des forces du maréchal Khalifa Haftar ou encore comme « instructeurs » en Centrafrique et ailleurs. Des médias occidentaux ont également fait état d’une présence au Mozambique, mais aussi au Soudan lors des répression de manifestants anti-Omar el-Béchir en 2019.
«Si les autorités maliennes devaient contractualiser avec la société Wagner, ce serait extrêmement préoccupant et contradictoire, incohérent avec tout ce que nous avons entrepris depuis des années et tout ce que nous comptons entreprendre en soutien des pays du Sahel», a de son côté déclaré la ministre française de la défense, Florence Parly.
Le groupe Wagner, avec qui Moscou dément tout lien, est suspecté d’appartenir à un homme d’affaires proche du Kremlin, Evgueni Prigojine. Ce milliardaire de Saint-Pétersbourg, au passé de prisonnier pour banditisme, a fait fortune dans la restauration haut de gamme, puis en fournissant les cantines de l’armée russe.
De sources diplomatiques assurent qu’il y a bel et bien des discussions dans ce sens mais que rien n’est encore signé.
Pour rappel, Macron avait annoncé le retrait des troupes françaises au Sahel en remplacement d’un dispositif européen de lutte contre le terrorisme.