LA FRANCE PLEURE D’ÊTRE DEVENUE L’ENNEMI N°1 DES AFRICAINS
Les autorités politiques et militaires françaises s’offusquent voire s’agacent de la montée de « l’anti francisme » en Afrique ; éprouvant ainsi un profond sentiment d’ingratitude à l’égard de ce qu’elles considèrent comme un secours bienveillant. En s’émouvant publiquement de la non réaction ou de l’attitude timorée de leurs homologues du continent, les français semblent sommer les dirigeants africains de prendre des mesures coercitives pour brider ces récriminations acerbes.
S’agissant de la patrie de la liberté, des droits humains prompte à donner justement des leçons aux tyrans du monde entier, il est curieux qu’elle veule s’accommoder d’éventuelles restrictions de la liberté d’expression de la société civile, ou des politiciens africains.
Je ne partage nullement les récriminations faites à la France ; non pas que la diplomatie française en Afrique soit exempte de reproches. Si les africains ne souhaitent pas de troupes françaises à leur secours, ils s’aviseraient de ne pas s’accommoder parfois pour des motifs tribalistes, de despotes qui pendant 60 ans ont réduit les armées nationales en gardes prétoriennes constituées de « soldats cousins du village », des « officiers fils de généraux ou ministres » ; une foire de recrutements tarifés, Une volière s’éparpillant au premier coup de canon. Les bavardages pseudo économique sur la monnaie ne sont jamais qu’un fétichisme. Quelle monnaie authentiquement africaine rendrait les responsables du continent plus aptes à créer ne serait-ce qu’une ferme moderne, une entreprise viable ? La corruption généralisée à tous les échelles n’a aucun lien avec le FCFA.
Malgré mon opposition farouche à la démagogie populiste visant simplement à dédouaner l’Afrique de ses responsabilités, je défends avec ferveur le droit et la liberté des africains à s’exprimer ; même pour se tromper ou dire des bêtises.
Plutôt que des intimidations ou du chantage, les autorités françaises devraient comprendre qu’à trop multiplier les signaux contradictoires, entre promesse de soutien à la jeunesse africaine en quête d’émancipation démocratique, et fidélité aux despotes perpétuels, entre propagandes « droit de l’homist »e et livraison d’armes aux régimes les plus sanguinaires de la planète, l’influence française perd en crédibilité.
L’instruction, la disponibilité de l’information élèvent inexorablement la conscience critique des sociétés africaines. Sans une sérieuse clarification de ses options idéologiques, de partenaire historique de l’Afrique, la France se réduira au statut d’ennemie intime par défaut.
Achille Boayenengue