LA FRANCE QUI A SOUTENU DÉBY POUR FAIRE COUP D’ÉTAT, SAUVE DÉBY CONTRE UN COUP D’ÉTAT
« Il y a eu une attaque d’un groupe rebelle venu du Sud libyen, qui est déstabilisé, pour prendre le pouvoir par les armes à Ndjamena et le président Déby nous a demandé par écrit une intervention pour éviter ce coup d’Etat venu du Sud libyen et pour protéger son propre pays. Ceci est tout à fait conforme au droit international et le Premier ministre en a informé le président du Sénat et de l’Assemblée nationale », a déclaré le ministre français des Affaires Étrangères devant les députés de l’assemblée nationale.
Jean Yves Le Drian répondait hier mardi, à la question du député Jean-Michel Clément du groupe Libertés et Territoires, sur le contexte dans lequel le gouvernement a décidé d’employer la force armée française durant les jours, contre la rebellion de l’UFR.
Je ne comprends pas bien que l’on ait d’un côté une force G5 qui est censée coordonner les actions de défense dans cette région de l’Afrique et de l’autre côté qu’il y ait des initiatives individuelles de la part du pays qui est censé coordonner les opérations. Il y a un mélange des genres qui n’est pas très rassurant pour les pays dans lesquels nous sommes présents. J’ai presque envie de dire que ça nous rappelle un peu le passé où la France avait quelques interventions qui étaient faites au soutien de causes parfois discutables », a répliqué le député pas tout à fait convaincu de cette explication qui a un arrière goût de la Françafrique.
Pourquoi la France n’est-elle donc pas intervenue lorsqu’il y a eu coup d’État contre Bozizé en RCA ou Tandja au Niger? Suffit-il d’une simple lettre de Déby à Macron pour qu’il débarque avec son armée au Tchad comme si c’était une sous-préfecture française ? N’est-ce pas cette ingérence dans les affaires des comptoirs coloniaux français d’Afrique francophone que l’Italie vient de dénoncer ?
Malgré les indépendances, la France continue à tirer par la barbichette les États africains francophones à travers des accords coloniaux qui lui accordent le droit d’ingérence dans les affaires intérieures de ces États subordonnés par Paris. Et ce sont ces accords que dénonce le député Michel Clément : 《Nous, ce qu’on attend des parlementaires français, c’est qu’ils revoient ces accords dits de coopération. Et puis, voir dans quelle mesure stopper toutes ces ingérences militaires. Ce qu’on leur demande c’est ça ! »