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LA GUINÉE ÉQUATORIALE ET LE CAMEROUN DÉTIENNENT LE PLUS MAUVAIS SYSTÈME ÉLECTORAL D’AFRIQUE

DE L’IMPÉRIEUSE NÉCESSITÉ D’UNE MODIFICATION CONSENSUELLE DU SYSTÈME ÉLECTORAL CAMEROUNAIS.

Débutons par un petit tour d’horizon des Élections présidentielles à venir dans les États d’Afrique francophones, durant les 6 prochaines années:

– Bénin (en 2026, après 2021): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Patrice Talon, en fonction depuis 2016 (5 ans), 67 ans en 2026];

– Burkina Faso (en 2025): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, en fonction depuis 2015 (6 ans), 70 ans en 2025];

– Burundi (en 2027): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 7 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Évariste Ndayishimiye, en fonction depuis 2020 (1 ans), 59 ans en 2027];

– Cameroun (en 2025): scrutin uninominal majoritaire à 1 tour, mandat de 7 ans sans limitation [Président sortant, Paul Biya, en fonction depuis 1982 (39 ans), 92 ans en 2025];

– Centrafrique (en 2025): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Faustin Archange Touadera, en fonction depuis 2016 (5 ans), 68 ans en 2025];

– Comores (en 2024): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans sans limitation [Président sortant, Azali Assoumani, en fonction depuis 1999 (22 ans), 65 ans en 2024];

– Congo Brazzaville (en 2026): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans sans limitation [Président sortant, Denis Sassou, en fonction depuis 1979 (42 ans), 83 ans en 2026];

– Congo Kinshasa (en 2023): scrutin uninominal majoritaire à 1 tour, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Félix Tshisekedi, en fonction depuis 2019 (2 ans), 60 ans en 2023];

– Côte d’Ivoire (en 2025): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans sans limitation [Président sortant, Alassane Ouattara, en fonction depuis 2011 (10 ans), 83 ans en 2025];

– Djibouti (en 2026): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans sans limitation [Président sortant, Omar Guelleh, en fonction depuis 1999 (22 ans), 79 ans en 2026];

– France (en 2022): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Emmanuel Macron, en fonction depuis 2017 (4 ans), 45 ans en 2022];

– Gabon (en 2022): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 7 ans sans limitation [Président sortant, Ali Bongo, en fonction depuis 2009 (12 ans), 63 ans en 2022];

– Guinée (en 2025): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans sans limitation [Président sortant, Alpha Condé, en fonction depuis 2010 (11 ans), 87 ans en 2025];

– Guinée Equatoriale (en 2023): scrutin uninominal majoritaire à 1 tour, mandat de 7 ans sans limitation [Président sortant, Teodoro Obiang Nguema, en fonction depuis 1979 (42 ans), 81 ans en 2023];

– Les Seychelles (en 2025): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Wavel Ramkalawan, en fonction depuis 2020 (1 ans), 64 ans en 2025];

– Madagascar (en 2023): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Andry Rajoelina, en fonction depuis 2018 (3 ans), 49 ans en 2023];

– Mali (constitution suspendue): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président de la Transition, Bah N’daw (militaire), en fonction depuis 2020 (1 ans), 71 ans en 2021];

– Niger (en 2025): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Mahamadou Issoufou, en fonction depuis 2020 (1 ans), 65 ans en 2025];

– Rwanda (en 2024): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Paul Kagame, en fonction depuis 2000 (21 ans), 67 ans en 2024];

– Sénégal (en 2024): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Macky Sall, en fonction depuis 2012 (9 ans), 63 ans en 2024];

– Tchad (en 2026, après 2021): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans sans limitation [Président sortant, Idriss Deby, en fonction depuis 1990 (31 ans), 74 ans en 2026];

– Togo (en 2025): scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, mandat de 5 ans renouvelable 1 fois [Président sortant, Faure Gnassingbé, en fonction depuis 2005 (16 ans), 59 ans en 2025].

Une réalité se dégage:
– Le Cameroun et la Guinée Équatoriale possèdent tous deux la plus mauvaise formule de scrutin présidentiel qui soit en Afrique francophone.

– Le Cameroun fait également partie des rares pays ayant encore une durée de mandat présidentiel supérieure à 5 années dans la constitution en vigueur à date.

Il apparait important pour tous les États africains de ne pas seulement limiter les nombres possibles de mandats présidentiels successifs, mais aussi de pouvoir trouver des mécanismes efficaces qui empêcheraient que des individus une fois au pouvoir puissent s’y éterniser en procédant simplement à une modification de la constitution supposée remettre à zéro leurs propres compteurs et les rendre à nouveau éligibles.

Il serait également important de rendre les processus de modification constitutionnelle suffisamment rigides pour rendre quasi impossible leurs modification sous la simple volonté d’un président en exercice et de sa majorité parlementaire, afin de garantir leur stabilité et de garantir de réelles alternances démocratiques au sommet des États.

En ce qui concerne plus spécifiquement le Cameroun, ci-après par exemple, trois mesures barrières indispensables qui, introduites dans la prochaine constitution du Cameroun, contribueraient très certainement à stabiliser sur le long terme une alternance démocratique permanente dans notre pays:

– 1°) Toute modification de la constitution, qu’elle soit partielle ou intégrale, ne peut se faire que par référendum au suffrage universelle uninominal majoritaire au 2/3 des votants et à l’unique condition que le taux d’inscrits sur les listes électorale représentent au minimum les 2/3 de la population en âge de voter, sous peine de nullité du scrutin. Aucune modification de la constitution ne peut se faire part décret présidentiel ou par voie parlementaire.

– 2°) La durée du mandat présidentiel est de 5 ans renouvelable 1 seule fois de façon continue, et renouvelable au plus 2 fois de façon discontinue. Autrement, nul ne peut cumuler plus de 3 mandats présidentiels (soit quinze année consécutives ou non consécutives) à la fonction de Président de la République, quels que soient ses qualités, sa popularité et sa disponibilité. Cela s’applique également, mutatis mutandis, au poste de Vice-Président de la République.

– 3°) Le salaire du Président de la République est voté tous les ans par le Parlement. Il prend en compte l’évolution du niveau de vie moyen de l’ensemble des citoyens. Le Président de la république a obligation de résider au Palais présidentiel durant toute la durée de son mandat. L’État garantit à vie à tout ancien Président de la République, un statut honorifique assortie d’une rente financière qui ne pourra pas être inférieure aux 2/3 du revenu moyen mensuel perçu durant ses années de mandature présidentielle.

Le Professeur Maurice Kamto, Président National du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) appelle à une large concertation de tous les forces vives de la nation Camerounaise en vu d’imposer au régime en place une Modification Consensuelle du Système Électoral Cameroun. C’est la voie incontournable à suivre pour une alternance au Cameroun dans la paix et par les urnes. Et pour parvenir à imposer au plus tôt cette Modification Consensuelle, c’est dès à présent que toutes les concertations nécessaires doivent s’opérer et non pas toujours en dernière minute. Ce n’est pas en 2024 que cela devra se faire, ni même en 2023, mais c’est bien dès à présent.

Le MRC en tant que parti politique républicain a bien sûr ses propres propositions de modifications de la constitution et du système électoral camerounais, mais il n’entend pas l’imposer aux parties prenantes à une concertation nationale. L’objectif de Maurice Kamto est justement de créer un cadre de concertation et de mise en commun de différentes propositions, autant des partis politiques, des organisations de la SOC que de tout citoyen camerounais, y compris résidant ceux dans la diaspora. Et bien évidemment cela nécessite à la fois une logistique et une organisation. D’où l’importance de la mise sur pied d’un Secrétariat Technique Commun en vu de conduire cette démarche.

L’appel du 1er mars 2021 porte donc pour l’instant essentiellement autour de la mise sur pied du Secrétariat Technique Commun. Le numéro Whatsap communiqué par Maurice Kamto aux fins de cette organisation est donc le 00237677500077. Beaumarchais disait: « Les gens qui ne veulent rien faire de rien n’avancent rien » et Maurice Kamto dans Territoires Insoumis renforce cette assertion par ces mots épiques « L’on meurt de n’avoir rien fait et l’on vit d’avoir osé ». Osons le changement, osons la renaissance, un Cameroun nouveau est possible.

Kand Owalski Abeille

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