LA JUSTICE FRANÇAISE RELANCE LES PERQUISITIONS CHEZ LES BONGO
Nouvelle saison de perquisitions contre la famille Bongo et assimilés. Plusieurs appartements de la famille du président du Gabon, Ali Bongo, ont été perquisitionnés mercredi 30 janvier à Paris. Une information révélée par « La Lettre du continent ». Ces perquisitions viennent relancer le volet gabonais de l’affaire dite des « biens mal-acquis ».
Ces perquisitions ont visé plusieurs appartements de la famille présidentielle gabonaise. Des biens immobiliers situés sur la très chic avenue Foch, à Paris. Notamment le logement de Pascaline Bongo, la sœur du chef de l’Etat gabonais, actuellement de retour à Libreville.
68 M€! C’est le montant total du patrimoine immobilier et mobilier de la famille Bongo, qui aurait été acquis frauduleusement en France avec des deniers publics détournés du Gabon sous le règne de feu l’ancien président Omar Bongo, décédé en 2009.
Et encore, il convient de relativiser le montant car seuls les biens immobiliers, saisis en 2016 par les juges Roger Le Loire et René Grouman sont pris en compte. En l’occurrence trois hôtels particuliers à Paris et sept villas à Nice, entretenus à grands frais. Une saisie a minima. Un document de 2009 de l’ONG Transparency International, partie civile dans le dossier, faisait état à l’époque de 33 propriétés dans la capitale et sur la Côte d’Azur.
Plusieurs éléments ont permis de relancer la procédure, selon William Bourdon, l’avocat de l’organisation Transparency International, constituée partie civile dans cette affaire. D’abord, une note produite par les parties civiles et adressée au juge. Un document contenant de nouvelles informations sur ce dossier. Et puis, la coopération de certains Etats qui permet, selon l’avocat, « d’identifier de nouveaux comptes bancaires, de nouveaux mouvements financiers et donc, d’établir une cartographie des biens immobiliers suspectés d’avoir été acquis par des moyens illicites ».
Ces saisies pourraient déboucher sur de nouvelles convocations. Et même éventuellement sur des mises en examen, si la justice parvient à prouver que ce patrimoine a été acheté frauduleusement avec des deniers publics détournés sous la présidence d’Omar Bongo, le père d’Ali Bongo. Curieuse coïncidence : l’affaire des biens mal acquis avait été lancée au moment où Omar Bongo était souffrant et mourant en Espagne. Elle est relancée au moment où son fils Ali Bongo est dit mourant au Maroc.