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LA MAISON BLANCHE SOUS LA MENACE DES ALLEMANDS

《Nous jouons le match de l’année. Il faut être prêts, comme jamais》, a lancé le commandant Zinedine Zidane à sa legion de soldats. Après avoir remporté la première bataille du match aller à Munich, le Real Madrid n’est qu’ à 90 minutes de sa troisième finale consécutive. Mais la dernière manche de la guerre de ce mardi soir sera certainement la plus rude, d’autant plus que les Allemands avaient déjà donné des sueurs froides  aux Madrilènes dans le passé, dans les mêmes conditions, les poussant au bout de la respiration sous tension  de la prolongation.

《Nous voulons atteindre la finale. Je connais mon équipe 》, a assuré l’entraîneur allemand Jupp Heynckes qui connaît aussi bien le Real Madrid avec lequel il a remporté la ligue des champions en 1998.  Loin de rendre les armes, il les affûte plutôt en disant: 《En football, on peut renverser des montagnes. Nous ne nous rendons pas et nous donnerons tout》. Et il sait que le Santiago Bernabeu n’est pas une citadelle imprenable. Bien au contraire, les adversaires profitent parfois des trous comme lors des  dernières contre-performances à  domicile où   le Real n’a pas été très souverain ces derniers mois, notamment en quart retour contre la Juventus 1-3, avec un penalty in extremis pour se qualifier. En plus, le souvenir du quart de finale  retour  de la Ligue des champions édition 2017 face au même Bayern reste dans les esprits, puisque  les Munichois avaient réussi à mener 2-1 au Bernabeu, et ne s’étaient inclinés  qu’à dix contre onze, 4-2.

Au match aller, le Bayern a été dominateur et n’a pas su concrétiser ses multiples occasions , alors que  le Real , même dominé sur de longues phases, a su résister et concrétiser. Et dans une soirée sans réussite, les Allemands ont perdu dans la bataille leur vieil officier Robben et le bouclier Boateng. Mais cette fois-ci, ils commencent avec les bonnes nouvelles: Alaba revient de blessure, Martinez est prêt, Lewandoski qui avait probablement bu du whisky et paraissait perdu comme  dans un match de cure d’ivrognerie, promet retrouver sa lucidité face au but pour faire taire ses détracteurs. Et pendant ce temps, c’est Zizou qui s’arrache la peau de son crâne pour trouver la solution du casse-tête au poste de latéral droit laissé par Carvajal, blessé. Nacho n’est pas  complètement prêt, Hakim est un bébé, Vasquez qui avait joué  les bouche-trous au match aller  est un ailier qui ne peut pas barrer l’autre dangereux ailier expérimenté Ribéry pendant tout un match.

《La clé, c’est de penser à gagner ce match, entrer sur le terrain pour le gagner, ne pas reculer, ne pas spéculer, ne pas faire de choses bizarres》, répète  Zidane. Et on peut lui faire confiance. En deux saisons et demie sur le banc merengue, Zizou Marabout n’a jamais perdu une double confrontation en Ligue des champions . Le Real a remporté  8 trophées sur 12 possibles depuis janvier 2016 qu’il a pris ses commandes.

Seigneur  de l’Europe, la Maison Blanche vise sa 13e couronne ‘Decimotercera’. Et pour celà, elle doit franchir Ce redoutable mur de Berlin qui s’est déplacé à Munich et qui vient se dresser au Bernabeu . Et si le Real Madrid le franchit,  ce serait la première fois depuis la Juventus (1996-1998) qu’une même équipe parvienne à jouer trois finales d’affilée.

Zidane est déjà entré dans l’histoire des grands entraîneurs, et ses joueurs lui font extrêmement confiance. 《C’est un immense entraîneur. Le palmarès parle pour lui et cela ferme beaucoup de clapets》, commente le capitaine Sergio Ramos. En l’absence d’Isco et Carvajal, il doit encore faire preuve de grande inspiration tactique pour choisir entre Benzema, Bale et Kovacic. Il se retrouve  une fois de plus dans la position de David contre Goliath et doit faire face à un vieux  monstre tactitien rusé, Jupp Heynkes, 72 ans. Mais des entraîneurs de renom, il en a rencontré et vaincu. 《Des entraîneurs plus compétents que moi, il y en a à la pelle》, tempère Zizou.

La pression et l’attente sont immenses au sein du peuple merengue, qui est déjà  autour du stade  bien avant l’ouverture des portes et le début de la rencontre L’ambiance est déjà électrique  . Et les Allemands eux aussi, ont promis répliquer dans l’enceinte même et vont mettre le feu dans les tribunes du Bernabeu  avec 4.300 de leurs supporters qui sont déplacés pour Madrid . C’est une vraie guerre. Plus de 2.100 agents de police sont déjà mobilisés pour ce match classé à « haut risque » par les autorités.

Le chef commando Ronaldo a été mis au repos pour être prêt à jouer son rôle de Rambo. La Maison Blanche va encore  compter sur son lance- missile CR7 qui est déjà à  15 buts inscrits  en C1 cette saison et est à deux doigts de battre son propre record 17 buts lors de l’édition 2013-2014. Müller, James Rodriguez, Ribéry, Lewandoski ont promis répliquer à Ronaldo . Mais, d’autres l’ont promis avant eux et se sont tus. Comme le dit un proverbe africain: 《 personne ne peut péter plus fort que le tonnerre 》.

J. RÉMY NGONO

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