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LA PRÉSIDENTE DU PAYS LE PLUS DÉMOCRATIQUE D’ AFRIQUE DÉMISSIONNE POUR 25 000 EUROS.

Ameenah Gurib Fakim, 58 ans , Présidente de la République Mauricienne, en fonction depuis juin 2015, va démissionner le 12 mars 2018, juste après la cérémonie de la célébration du 50 ème anniversaire de l’ indépendance de ce petit pays de 2000 km2, classé 1er en Afrique, et 18 ème mondial sur l’ indice de pratique de la《 démocratie parfaite 》, premier pays africain à sortir de la liste des pays pauvres et très endettés.

Suite à la publication des documents   par les journaux français en ligne Médiapart et l’ Express prouvant que la Présidente mauricienne a effectué des achats de 25000 euros à l’étranger à l’aide d’une carte bancaire de l’ ONG Planet Earch Institute, il y a moins de onze jours, l’affaire est devenue un grand scandale d’État où pourtant le salaire le plus bas est de 561 euros (368 000 francs CFA).

Démocratiquement élue, scientifique de notoriété internationale, décorée grand officier de la Légion française, Ameenah Gurib Fakim a décidé d’abandonner ses fonctions pour《 préserver l’image du pays》. Mais si c’était en Afrique francophone, le porte-parole du gouvernement et les médias d’État allaient chanter en choeur: 《 c’est un complot des médias de l’État français et des puissances occidentales pour déstabiliser notre pays 》. Pourtant, ces dirigeants d’Afrique francophone  sont plutôt mis et maintenus au pouvoir pour les intérêts français et le franc CFA, alors qu’un minuscule État d’à peine 1 million d’habitants qui est Maurice, utilise sa propre monnaie, la roupie mauricienne, et est plus riche que tous les États francophones.

Le 13 février 2018, le chef d’État sud-africain Jacob Zuma avait démissionné pour préserver l’image de son pays après des scandales de corruption relayés par les médias occidentaux et sud-africains. Bien avant celà, il avait été jugé et condamné en 2016 à rembourser 15 millions d’euros à l’État pour avoir effectué les travaux de sa résidence privée avec les fonds publics. Mais quand un consortium de journalistes d’investigation français, suisses, américains et camerounais publient une enquête détaillée révélant que Paul Biya a dépensé 94, 5 milliards de francs CFA pendant 4 ans et demi pour aller dormir dans les hôtels à l’étranger, le gouvernement, les journalistes corrompus et les faux patriotes détourneurs de fonds publics, hurlent que c’est un complot de la France pour déstabiliser le Cameroun.

En France et dans tous les pays démocratiques , les journalistes d’investigation jouent le rôle de quatrième pouvoir. Dès qu’ils publient un scandale, le procureur s’auto-saisit et ouvre l’enquête. Le ministre démissionne souvent même avant d’être convoqué. Les parlementaires exigent des explications ou forment une commission d’enquête.

Mais en Afrique francophone, c’est plutôt le journaliste qui révèle l’information qui  est arrêté et jeté en prison pour 《 tentative de déstabilisation, propagation  de fausses nouvelles pour donner une mauvaise image du pays à l’extérieur, antipatriotisme, commentaires tendancieux, appel à la rébellion, outrage à chef d’État et corps constitués…》. Comme le dit un proverbe africain: 《 dans un village de voyous, c’est celui qui crie au voleur qu’on arrête 》.

J. RÉMY NGONO

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