LA PROPHETESSE CONGOLAISE BRÛLÉE PAR LES MISSIONNAIRES BLANCS
À cette époque, c’était le Kongo que les Portugais installés à Luanda, voulaient assujettir le royaume du Kongo au 17 ème siècle. Le Père Lubbeladio (un Capucin ordonné en 1637), un prêtre catholique nationaliste Kongo s’impliquait dans la défense du territoire. Dans ses sermons,il poussait les fidèles à se soulever contre le colonialiste Portugais. Son Slogan préféré était : « Nkangu wumosi, Kongo dimosi, Ntinu wumosi. Kongo dieto Bambuta basisa dio » !
Le 29 Octobre 1665, il prit les armes et accompagna le Roi Vita Nkanga au champ de bataille, dans la grande guerre de Mbuila qui dura 9 heures. Les Portugais tirèrent des coups de canons sans interruption, face aux Bakongo armés des flèches empoisonnées. Le Roi fut gravement blessé. Sachant qu’il allait mourir, le Roi dit au prêtre: » N’oublie pas, que pour tes aïeux, tu poursuivras la guerre Ô ! Vaillant Fils du Kongo ! Tu poursuivras la guerre, jusqu’à la réunification totale du Kongo! Ta guerre c’est la guerre sainte de l’unité nationale du Kongo et de l’intégrité de son territoire ! »
Après ces paroles, le roi tomba et rendit l’âme. Un soldat coupa sa tête. Une forte pluie se mit soudain à tomber. Des grondements de tonnerre suivirent. Pris de panique, les Portugais décidèrent de se retirer et de rentrer à Luanda où se trouvait leur forteresse. La tête du roi fut enterrée dans l’Eglise Notre Dame de Nazareth à Luanda.
Après la guerre de Mbuila, les Portugais amènèrent la guerre à Mbanza Kongo qui ne sera plus habité et sera totalement détruit.
Dona Beatriz-Kimpa Vita-Nsimba qui avait grandi sous ce climat de guerres extrêmement sanglantes était devenue une prophétesse kongolaise. Dès son enfance, elle avait été reconnue comme « nganga marinda », autrement dit une intermédiaire entre le monde des hommes et celui des esprits. Celle que l’on surnomme la Jeanne d’Arc du Kongo avait acquis au fil des années une puissance mystique qui menaçait celle des missionnaires blancs. Elle était devenue une figure spirituelle , vénérée par les fidèles qui l’écoutaient et l’obéissaient religieusement.
En 1706, deux ans après son arrivée à Mbanza-Kongo, c’est un spectacle horrible qui se déroula sur la place de la capitale : un bûcher avait été préparé pour rôtir la prêtresse et sa famille. Deux siècles après Jeanne d’Arc Kimpa Vita mourut, brûlée sur un bûcher par les missionnaires de l’Empire colonial.