LA RUSSIE ACCUSE L’UKRAINE ET LES OCCIDENTAUX DE PROPAGER DE FAUSSES INFORMATIONS SUR LES CRIMES EN UKRAINE
La guerre d’informations et intoxications bat son plein sur les crimes de guerre en Ukraine. Ancien analyste au secrétariat américain à la Défense, Michael Maloof appelle à une enquête indépendante pour faire la lumière sur ce qu’il s’est passé à Boutcha en Ukraine. Kiev et les pays occidentaux accusent Moscou d’avoir tué des civils dans cette petite ville reprise récemment par les forces ukrainiennes. La Russie, de son côté, dément être coupable de ces exactions et met en garde contre une «provocation» de Kiev, tout en réclamant des «discussions internationales» sur cette affaire. Pour Michael Maloof, il importe de considérer toutes les pistes à examiner, y compris celle d’une opération du bataillon Azov, dont il estime qu’elle ne peut être écartée a priori.
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a accusé «des membres du principal centre ukrainien d’opérations psychologiques n°72» d’avoir organisé dans le village de Mochoun, près de Kiev, «une nouvelle mise en scène de civils prétendument tués suite aux actions violentes des forces armées russes, en vue de la diffuser par la suite dans les médias occidentaux».
Le parquet général russe a annoncé l’ouverture d’une enquête au sujet des images de Boutcha. Avec pour but de comprendre le décalage entre les vidéos de la libération de la ville, où il n’y avait pas de corps de civils, et leur découverte ultérieure. Dans un communiqué publié le 4 avril, le parquet général de la Fédération de Russie a annoncé l’ouverture d’une enquête au sujet des images diffusées dans le village de Boutcha. «Le parquet général de la Fédération de Russie, en coopération avec le comité d’enquête de la Fédération de Russie, vérifie les publications diffusées sur internet quant à la situation dans le village de Boutcha, dans la région de Kiev, en Ukraine», y lit-on. «Les informations diffusées par les autorités ukrainiennes sont fausses. Cela est démontré non seulement par les données des procureurs militaires russes et le ministère russe de la Défense ayant annoncé le retrait de l’armée russe du village de Boutcha le 30 mars, mais aussi par les séquences vidéo accessibles au public», est-il ajouté.
En particulier, la vidéo «triomphante» du chef de l’administration locale enregistrée le 31 mars, et les images de rues vides prises lorsque les forces de sécurité ukrainiennes sont entrées dans le village. Ces données-là ainsi que d’autres données confirment que tout ce qui s’est passé dans le village à partir du 31 mars et jusqu’à hier repose uniquement sur la conscience de la partie ukrainienne», souligne le texte.
Du côté de Kiev, Volodymyr Zelensky a annoncé le 4 avril qu’il était favorable à la conduite d’une enquête internationale sur les événements de Boutcha, notamment en assurant aux journalistes du monde entier leur accès au village.