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LA RUSSIE DERRIÈRE LE COUP D’ÉTAT AU BURKINA FASO ?

 » Qui tue par l’épée, périra par l’épée « , dit le vieil adage biblique bien connu des militaires. Et à peine 9 mois après avoir pris le pouvoir par les armes, le lieutenant colonel Damiba est renversé par les armes. Le  Burkina Faso a donc un nouveau capitaine qui vient de prendre les commandes ce vendredi soir.

Le coup d’Etat mené en janvier par le lieutenant-colonel Damiba avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré. L’homme fort avait promis en prenant le pouvoir de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par de sanglantes attaques jihadistes. Mais celles-ci se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans le nord du pays.

Des attaques meurtrières, touchant des dizaines de civils et soldats, se sont multipliées dans le nord et l’est, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes, qui font sauter des ponts à la dynamite et attaquent les convois de ravitaillement qui circulent dans la zone.

Le 5 septembre, un premier convoi avait sauté sur un engin explosif improvisé, provoquant la mort de 35 civils, dont de nombreux enfants.

Quelques jours après, le 13 septembre, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé son ministre de la Défense pour assumer lui-même ce rôle.

Cette semaine, un autre convoi, escorté par l’armée et qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (nord), a été attaqué par des jihadistes présumés.

Avec un bilan très lourd: 11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils sont portés disparus, selon les derniers chiffres officiels.

D’autres attaques ont particulièrement marqué l’opinion publique, comme le massacre de Seytenga (nord) en juin dernier, au cours duquel 86 civils avaient été tués.

Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, principalement dans le nord et l’est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.

Plusieurs centaines de personnes, dont certaines brandissaient des drapeaux russes, se sont rassemblées vendredi après-midi sur la grande place de la Nation à Ouagadougou pour réclamer une coopération coopération militaire avec la Russie, rejeter la présence militaire française au Sahel et exiger le départ du lieutenant-colonel Damiba, a constaté une journaliste de l’AFP.

La société Wagner aurait  proposé ses services à la junte Burkinabé, mais le Colonel Damiba a choisi de l’ignorer, sans pour autant refuser.
Vu que cela tardait, des manifestations isolées ont commencé petit à petit à Ouagadougou avec des pancartes « Oui à la Russie » et « France dégage »…!

Puis,  jeudi 29 septembre, il y a eu une manifestation où ces mêmes groupes  qui souhaitent l’implication de la Russie dans la crise sécuritaire réclamaient la démission du colonel Damiba.

Kémi Séba qui avait traité Damiba de « traitre » pour avoir permis à Blaise Compaoré de venir sans se faire arrêter au Burkina, a fait un tweet prémonitoire jeudi : « tout se passe comme prévu. »

Alors qu’on croyait que ce sont les forces françaises qui protégeaient Damiba, l’ambassade de France au Burkina Faso a démenti. Le ministère français des Affaires étrangères a demandé à ses ressortissants à Ouagadougou, estimés entre 4.000 et 5.000, de rester chez eux.

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