LA VIE AMOUREUSE D’HOUPHOUËT BOIGNY
Ainsi vivait Houphouët.
Nana Félix Houphouët Boigny, » le Vieux » pour ses compatriotes, est presque né patriache . Aîné des graçons , il est devenu très tôt orphelin après la mort de son père, et de son oncle , Nana Boigny est vraissemblablement devenu chef de famille , et hérité de lourdes responsibilities, au moment où les personnes de son âge sortent à peine de l’adolescence . Il faut rappeler que , chez les Akan , groupe ethnique auquel appartiennent les Baoulé, tribu dont était originaire Houphouët, l’héritage se fait par le canal matrilénaire . Ce qui signifie que l’on hérite du côté de sa maman . Chez led Baoulé, ce sont notamment les neveux qui héritent de l’oncle maternel.
Toujours entouré d’une importante cour , en Côte d’Ivoire ou à l’étranger , et notamment en France où il se rendait souvent , et possédait de nonbreuses propriétés dont un somptueux hotel particulier, Félix Houphouët- Boigny était un couche tôt , et se levait aux aurores, et telephonait au monde entier pour prendre des nouvelles. Il ouvrait ensuite sa porte , sauf circonstances exceptionnelles, aux alentours de 9h à Loua , son majordome qui entrait toujours le premier dans la chambre du président. Après les salutations rituelles , d’une poignée de fidèles indéfectibles à l’instar de Léon Aka Boni, Augustin Colomb, Honoré Djibo, le docteur Bouchez son medecin personnel, ainsique certains membres de sa famille immédiate , il effectuait à jeûn , une marche interrompue de 45 minutes, parfois seul et parfois en compagnie de ce beau monde cité.
Il prenait ensuite une pause , et parcourait son agenda avec un oeil rivé à la revue de presse redigée à son intention.
Le dejeuner qui était aussi son tout premier repas de la journée, était servi sous le coup de 13h . Ensuite intervenait une sieste, qui prenait à 17 heures . Le président reprenait alors ses activités jusqu’à 20 heures .
La vie amoureuse de Félix Houphouët- Boigny
Quelles sont les femmes , qui ont vraiment compté dans la vie du Bélier ( signification de Boigny en langue Baoulé) ?
Il eut d’abord Khadja Sow , son épouse en premières noces , de qui il eut cinq enfants.
Décédée treize ans après lui en 2006, elle était par son père la fille d’un riche marchand sénégalais , et par sa mère, princesse d’Abengourou, issue du groupe ethnique Agni , qui fait partie comme les Baoulé de la grande famille des Akan , venus de la Côte d’Ivoire voisine.
Ce premier mariage sera rompu, en 1951, peu avant son mariage en secondes noces, d’avec Marie – Thérèse Brou , rencontrée à la faveur d »un voyage en France . Les deux tourteraux convoleront en 1952, même s’il faudra attendre , en raison notamment d’un conflit ouvert avec l’épiscopat ivorien , la vieille de la première visite du pape Jean- Paul II en terre ivoirienne, pour un mariage religieux .
De l’avis de tous ceux qui ont connu et cotôyé de près l’homme , c’est véritablement en 1974 , que Félix Houphouët- Boigny, va rencontrer l’amour de sa vie en la personne de Bintou Camara , fille de Fatima Bâ, une des épouses de son très vieil ami et écrivain originaire du Mali, Amadou Hampaté Bâ, vous savez celui à qui revient la paternité du dicton selon lequel : » En Afrique, un vieillard qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle. » .
Houphouët Boigny, éprouvait un immense respect , mêlé d’admiration pour Amadou Hampaté Bâ, homme pétri de culture et de sagesse . C’est Houphouët qui rendait visite à Amadou Hampaté Bâ, dans sa modeste résidence de Treichville ( pour ceux qui connaissent la ville d’Abidjan) et non le contraire . C’est en 1974 au lycée Mamie Adjoua , du nom de la soeur du président Houphouët Boigny , que ce dernier avait aperçu pour la première fois , Bintou Camara dont comme on l’a vu , il connaissait la maman , ainsique la filiation qui la liait à son ami.
Houphouët Boigny, avait également connu le père biologique de Bintou Camara, un commençant prospère du nom de Alpha Camara, un Soussou de la ville de Boké en Guinée- Conakry, du reste affilié au bélier par des liens par alliance.
Déjà marié à Marie – Therèse Brou , en secondes noces, au civil comme religieusement , Houphouët ne dut se contenter de s’unir formellement à Bintou Camara, que par le mariage coutumier. Le vieux président , c’était dès leur rencontre entiché de Bintou Camara, qu’il avait franchement dans la peau . Cette femme exceptionnellement belle , était devenue le centre de l’univers de Nana Houphouët.
S’il ne pouvait , décemment pas officiellement l’accueillir sous son toit , pour des raisons évidentes de bienséance , il allait à elle , et y passait le clair de son temps, et tout pu presque semblait tourner autour de ses seules desiderata.
Le 17 novembre 1982, tout cela allait hélas, soudainement prendre fin, et l’existence sentimentale de Félix Houphouët- Boigny allait faire un grand bon dans l’inconnue la plus absolue. La belle et sublime Bintou Camara, venait accidentellement de perdre , en emportant avec elle c’est du président, qui dès cet instant ne deviendra plus qu’une véritable loque humaine .
Inconsolable , Houphouët était un homme, permanement habité par le deuil de sa dulcinée. Plus rien , ni aucun met ne retenait son attention . Il confiera à un de ses visiteurs du soir français , que si l’on pouvait racheter à la mort des êtres chers disparus, il aurait racheté sa douce Bintou Camara, au prix equivalent tous les humains de la planète toute entière. La tristesse et le chagrin, s’étaient emparés de l’existence de celui que sa soeur aîné , avait affublé de surnom de » Soleil » en langue Baoulé, et s’étaient invités jusque dans l’intimité tous ses palais et lieux de villégiature, tant en Côte d’Ivoire, en France ou en Suisse …
Jean-Pierre Du Pont