LA VRAIE HISTOIRE DE CE GANG DE MALFRATS QUI SONT PRÉSENTÉS COMME DES AMBAZONIENS
LE VRAI VISAGE DE KAWA YANNICK KAWA, PORTE-PAROLE DES « EX-COMBATTANTS » AU DIALOGUE NATIONAL
Par Michel Biem Tong, Web-journaliste, exilé (source : solowayne.com)
Kawa Yannick Kawa. Ce nom vous rappelle sans doute des choses. Il s’agit d’un jeune âgé de 26 ans présenté en mai dernier comme un
ex-général des forces indépendantistes anglophones ayant volontairement déposé les armes. Ses confessions d’ex-combattant séparatiste ont été abondamment relayées de bonne ou de mauvaise foi par certains journaux camerounais dont la CRTV, télévision d’Etat. Une page YouTube au nom de Ma Kontri Pipo Dem (MKPD), administrée par un feyman (escroc) vivant en Angleterre, lui a servi de plate-forme d’expression de son mea culpa pendant plusieurs semaines. Ce que les médias camerounais qui ont relayé l’info en grande pompe ignoraient est que Kawa Yannick est en réalité le chef d’un des nombreux gangs de malfrats à la solde de certains pontes du pouvoir de Yaoundé (dont Atanga Paul Nji, actuel ministre de l’Administration territoriale) qui sévissent dans le nord-ouest et le sud-ouest à la faveur du conflit anglophone en se passant pour les « restaurations forces », les séparatistes armés qui se battent pour le retour au British Southern Cameroons.
Une distinction de taille mérite de prime abord d’être faite. 4 types de groupes armés opèrent dans le Cameroun anglophone répartis en 2 catégories. La première catégorie appelée « restaurations forces » est constituée d’un côté, de combattants « frustrés » dont les membres des familles ont été tués, sont réfugiés au Nigéria et dont les villages ont été rasés par des soldats camerounais, de l’autre, de volontaires qui ont pris les armes en vue de la lutte pour la restauration du British Southern Cameroons, convaincus de ce que l’union avec le Cameroun francophone était un marché de dupes. La seconde catégorie constituée de « pieds noirs » comprend aussi bien les policiers, gendarmes et militaires camerounais déguisés en restaurations forces pour infiltrer leurs camps que les multiples bandes de voyous qui kidnappent contre rançons, violent, volent tuent et décapitent des civils en se faisant passer pour les séparatistes armés. A cela, on ajouterait les combattants « indécis » qui, financés par des personnes dans la diaspora, se battent pour n’importe quelle cause aussi longtemps qu’ils reçoivent de l’argent de leurs financiers.
C’est dans le 2e groupe de la deuxième catégorie qu’opèrent les « Atanga Nji Boys », le groupe de bandits de grand chemin à la solde de l’actuel ministre de l’Administration territoriale dont parlait récemment le magistrat en retraite d’origine anglophone Paul Ayah Abine au cours de l’émission La Vérité en Face sur la chaîne de télé privée camerounaise Equinoxe TV. Pendant que le premier groupe bénéficie du soutien matériel, moral et même financier de la population qui se sent protégée par lui, le second groupe brille plutôt par des actes de terrorisme envers la population lesquels sont
aisément imputés au premier par la propagande officielle et certains médias et ONG internationaux. Les témoignages faits le 23 juillet dernier par Yannick Kawa et par un de ses camarades d’armes, un certain « général » Emmanuel Ekoko, dans une radio privée basée à Kumba (sud-ouest anglophone) appelée Lake Site Radio font croire qu’ils appartiennent à ce second groupe de « séparatistes armés ». Kawa Yannick raconte au cours d’une émission sur cette radio qu’il a installé 3 camps de groupes armés à Mamfe, Kumba et Mundemba de retour du Nigéria en août 2017.
Mais les méthodes de ces bandes armées dont il était le « général » vont amener sa propre mère à avoir peur de lui. Preuve s’il en était besoin que ces bandes armées ne se battaient pas pour le retour au British Southern Cameroon comme Etat indépendant mais terrorisaient la population. Pour l’ex-« Général », s’il a baissé les armes, c’était non seulement à cause d’un conflit de leadership avec d’autres « généraux » qui ont cherché à le tuer (sans doute à cause du mauvais partage du butin des kidnappings contre rançons) mais aussi parce que sa famille et les communautés où ses camps étaient implantés ont commencé à le redouter à cause des méthodes de son gang. Rappelons que les véritables combattants séparatistes sont soutenus par les populations. Tout comme Kawa Yannick, « général » Ekoko Emmanuel a également déclaré que s’il a baissé les armes, c’est à cause d’un conflit avec d’autres « généraux » sur le partage de l’argent extorqué aux populations. En effet, selon Ekoko, les autres membres du gang lui en voulaient parce qu’ils l’accusaient d’avoir détourné une partie des 30 millions de FCFA pris à un certain Ndoh Johnson, homme d’affaires kidnappé.
Kawah Yannick et Ekoko Emmanuel ont rejoint les rangs de l’armée pour laquelle ils jouent le rôle d’informateurs et qui leur sert de refuge pour protéger leurs vies en danger. Ils n’ont donc pas baissé les armes par remords ou parce que la cause pour laquelle ils se battaient était perdue comme ils l’ont fait croire il y a quelques mois devant les caméras de télévision. Ils ont eu davantage peur pour leurs vies en danger du fait de règlements de compte au sein des gangs de voyous auxquels ils appartenaient. Comme à son habitude, la page YouTube Ma Kontri Pipo Dem a repris juste quelques bouts de la vidéo de l’émission au cours de laquelle ils ont fait ces confessions pour manipuler l’opinion. Le 30 novembre 2018, le gouvernement camerounais a créé un comité de désarmement et de ré-insertion pour ceux des combattants séparatistes qui acceptent de déposer les armes. Reste à savoir si ceux qui ont déposé les armes ne sont pas les anciens membres de ces gangs de malfrats opérant en zone anglophone qui sont sponsorisés par des pontes du régime.
Quand je pense que j’ai été emprisonné au Cameroun pendant près de 2 mois juste pour mes écrits et que des soldats camerounais collaborent avec des voyous repentis comme Kawa Yannick et Ekoko Emmanuel, j’ai envie de conclure que 23 millions de camerounais sont dirigés par une bande de gangsters qui ne brillent que par la fraude et le faux : un
ministre de l’Administration territoriale ancien repris de justice et faussaire, de faux observateurs électoraux, un faux cabinet d’avocat américain (Nsalai Law Firms), de faux combattants séparatistes anglophones.
Débordé sur le front d’une guerre qu’il a lui-même déclenchée en zone anglophone, le pouvoir de Yaoundé utilise des organes de presse camerounais publics comme privés ainsi que ses agents sur les réseaux sociaux tels Ma Kontri Pipo Dem pour manipuler l’opinion nationale et internationale à l’effet de donner l’impression d’une maîtrise de la situation. Quel pays ! Quel régime !
*Article publié le 2 août à 14h48