L’ARMÉE D’ALASSANE OUATTARA FUIT LES MANIFESTANTS
L’élection présidentielle 2020 s’annonce très chaude en Côte d’Ivoire. La pression de la rue a commencé avec le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste de la Commission Électorale Indépendante. Et avec l’annonce d’Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat, les troubles ont déjà commencé à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Le 07 août 2020, jour de la fête de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, on a enregistré des soulèvements dans diverses villes contre un troisième mandat du Président Alassane Ouattara après son discours la veille annonçant qu’il ne respecterait plus sa parole donnée, et qu’il était candidat à l’ élection présidentielle de 2020, sous prétexte qu’il se sacrifiait suite au décès de son cheval de bataille.
À Paris, plusieurs centaines manifestants voire quelques milliers , sont descendus dans la rue et se sont rassemblés au Trocadéro pour exprimer leur colère et avertir à Alassane Ouattara qu’ils allaient lui barrer la voie.
À Abidjan plusieurs communes comme Yopougon, Abobo, Cocody, Port-Bouët, ont connu des manifestations pour désapprouver l’annonce du Président Alassane Ouattara.
Yopougon GESCO a été le théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et la police. De la fumée était visible partout.
A l’intérieur du pays, des villes comme Bonoua et Gagnoa se sont embrasées.
De violents affrontements ont eu lieu à Bonoua entre les forces de l’ordre et les manifestants. Ces derniers en très grand nombre ont pris le dessus et ont contraint les forces de l’ordre à battre en retraite à vive allure sous les huées de la population. Des renforts ont dû venir d’Abidjan au secours de ces soldats en déroute, prenant fuite tels de petits lièvres.
La situation est déjà très tendue et annonce un avenir très incertain dans un pays qui sort d’une guerre et n’a pas encore éteint toutes les braises . Une manifestation des partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, destinée à dénoncer « son absence sur la liste électorale », a été dispersée à coups de matraque et de gaz lacrymogènes, jeudi, à Abidjan. Mais, ce n’était que le commencement. D’autres vastes manifestations sont prévues au cas où le pouvoir ne lui délivre pas son passeport à temps et écarte définitivement sa candidature.
Le président de la Commission électorale ivoirienne, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, avait expliqué deux jours plus tôt que toute personne condamnée pour un délit ou un crime à une privation de ses droits civiques était rayée des listes électorales. De leur côté, les fidèles de Laurent Gbagbo accusent le pouvoir ivoirien de manœuvres politiques pour l’empêcher de revenir sur le devant de la scène.
« Les manifestations vont continuer jusqu’à ce que les noms de nos leaders soient inscrits sur la liste électorale (…) afin qu’ils puissent jouir de leurs droits », a assené Jean Bahé, responsable d’une structure du Front populaire ivoirien (FPI, parti créé par Laurent Gbagbo), dénonçant « une brutalité policière » et faisant état de « trois arrestations et d’un blessé grave » dans leurs rangs.
Les observateurs commencent à craindre le scénario de la campagne présidentielle de 2010 ne se répète pas : il y a dix ans, la victoire contestée d’Alassane Ouattara contre Laurent Gbagbo avait déclenché une guerre civile durant plusieurs mois et fait 3 000 morts. Laurent Gbagbo avait alors été arrêté avec l’aide de l’armée française et conduit à la CPI.