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LES FORCES DE SÉCURITÉ D’ALPHA CONDÉ TUENT LES MANIFESTANTS

« Alors que des jeunes célébraient pacifiquement ma victoire à Conakry, les FDS ont tiré sur la foule, entraînant la mort de trois jeunes garçons et plusieurs blessés par balles.

Je présente mes condoléances à leurs familles et condamne avec la plus grande fermeté ces nouveaux crimes à mettre à l’actif d’Alpha Condé. », a annoncé le leader de l’opposition Celou Dalein Diallo mardi.

« Au moins trois personnes ont été tuées, que j’ai vues de mes propres yeux entre Lambanyi et Sonfonia », deux quartiers de la banlieue nord de la capitale, et « une dizaine d’autres ont été blessées », a déclaré à l’AFP l’adjudant Mamadou Kéganan Doumbouya. Il a cité « un jeune d’une trentaine d’années » tué d’une balle « venant de je ne sais où » et un homme « fauché par un minibus venant à pleine vitesse sur un trottoir ». Il n’a pas donné d’indication sur les circonstances de la mort de la troisième victime.

Selon Hadjiratou Barry, une habitante du quartier de Bailobaya, son frère a été « tué par les forces de l’ordre, qui lui ont tiré dessus alors qu’il tentait de fuir ». Un médecin ayant requis l’anonymat a assuré avoir reçu « deux corps et neuf blessés » dans une clinique. Selon le parti de Cellou Dalein Diallo, les scènes de joie qui ont suivi sa déclaration de victoire, lundi, avaient entraîné des violences qui ont fait quatre morts dans ses rangs.

Depuis mercredi matin, une épaisse fumée noire s’échappait de plusieurs carrefours de la route Le Prince, qui traverse les fiefs de l’opposition dans la banlieue de la capitale, où des barricades ont été placées sur la route et enflammées, selon des journalistes de l’AFP. Dans l’un de ces quartiers populaires, Wanindara, les forces de l’ordre peinaient à contenir des dizaines de jeunes sortant des ruelles pour se rassembler sur la route principale, jetant des pierres sur les policiers, qui répondaient d’abord à coups de gaz lacrymogène, de pierres et de frondes, avant de passer aux tirs à balles réelles. Des
manifestants acquis à l’opposition, qui n’écoutent plus que leur colère affrontent des forces antiémeutes à la gâchette facile, le long de l’autoroute le Prince. Même l’axe menant de Tombolia, au kilomètre 36, jusqu’à Coyah, est en proie à des tensions.
Ces scènes dantesques provoquées par la confusion semée autour de  la vérité des urnes ont déjà provoqué  plusieurs pertes en vies humaines.

Des coups de feu continuaient d’être entendus dans le quartier de Hamdallaye Rond-Point mercredi en début d’après-midi, selon une habitante jointe par l’AFP. De nombreux témoins ont rapporté avoir entendu des tirs et d’autres ont téléphoné à l’AFP pour dire qu’il y avait d’autres victimes, sans que ces informations puissent être vérifiées dans l’immédiat de source indépendante. Des heurts ont également éclaté mercredi à Mamou et Labé, dans le centre du pays, selon des sources sécuritaires et diplomatiques en Guinée.

Pendant ce temps, le leader de l’opposition, Cellou Dalein Diallo qui accuse le pouvoir d’être responsable de ces violences, et de vouloir lui voler la victoire via « une fraude à grande échelle », reste séquestré dans son domicile . L’ancien Premier ministre (2004-2006) s’était autoproclamé vainqueur dès lundi , affirmant qu’il avait lui-même remporté 53 % des suffrages selon les résultats collectés par son parti. Il se dit maintenu « prisonnier » depuis mardi.

« Alors que le dispositif policier qui entoure ma maison a été considérablement renforcé cet après-midi, 10 pick-up des FDS viennent de stationner devant le bâtiment abritant mes bureaux à Hamdallaye. Des agents ont débarqué, ont défoncé le portail et forcé les portes d’accès aux bureaux.

Aux dernières nouvelles, ils sont entrain de tout détruire à l’intérieur du bâtiment. Nul ne peut agir de la sorte si ce n’est sous instruction de Alpha Condé. Heureusement, la page du tyran sera bientôt définitivement tournée.» , a posté Celou Dalein Diallo.

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