L’ARMÉE FRANÇAISE ARRIVE AU SECOURS D’ALI BONGO
Le gouvernement annonce que les mutins ont été arrêtés, et que l’ordre sera rétabli avant la fin de l’après-midi dans deux ou trois heures. Selon le ministre de la Communication Guy-Bertrand Mapangou, porte-parole du gouvernement, les mutins ont été arrêtés par les unités du GIGN gabonais. La situation est sous contrôle.
Cette information n’est pas encore vérifiable puisqu’aucune preuve avec photo ou vidéo n’a été présentée. Le signal de la chaîne de télévision et de la radio gouvernementale a été coupé. Après avoir été rétabli à 8 heures, internet a encore été coupé. Pourquoi le porte-parole du gouvernement qui prétend contrôler la situation ne communique que par des médias internationaux au lieu de leur chaîne?Comment l’armée ne parvient-elle pas à neutraliser un groupe présenté comme étant » cinq plaisantins » ?
Selon certains observateurs sur place, c’est encore la confusion. Trois avions français auraient atterri au Gabon. Tout ça pour » cinq plaisantins » ? Comme après le putsch des miltaires gabonais le 18 février 1964, c’est l’armée française qui avait rétabli le président Léon Mba au pouvoir .
Il serait naïf de croire que la France laisserait un groupe de militaires renverser le pouvoir au Gabon sans son accord . Il est aussi clair que les services secrets français étaient bien au courant qu’un coup d’État se préparait au Gabon. Comme par hasard, il y a à peine deux mois, un contingent de militaires français débarquait en pleine nuit à l’aéroport international Léon Mba où est implanté son groupement Air. Depuis 1975, le 6 ème Bataillon militaire français (Bima) est installé au Camp De Gaulle, à la périphérie de Libreville, prêt à intervenir à toute éventualité pour protéger leurs protégés.
Si la France est vraiment derrière les putschistes, Ali Bongo aurait déjà été renversé comme l’empereur Bokassa qui, se trouvant à en voyage l’étranger, avait été renversé à travers l’opération baptisée » Barracuda » entre 1979 et 1981 ou Laurent Gbagbo à travers l’opération de la » ForceLicorne » qui avait débuté en 2002 avec l’envoi de 4000 éléments français en Côte d’Ivoire.
Un discours mal écrit et mal lu avec quelques passages qui rappellent celui de Blé Goudé. Le lieutenant Kelly Ondo Obiang, présenté comme le nouvel homme fort du Gabon, serait un ancien pensionnaire des Forces armées de Côte d’Ivoire. Les jeunes putschistes semblent courageux, mais pas très organisés ; on croirait une réincarnation de Moussa Dadis Camara de Guinée. Pas de points stratégiques sous leur contrôle. Pas de ministres du gouvernement arrêtés ou séquestrés. Pas de descente des populations dans les rues.
Ceci pose la question de leur sérieux et de leur impréparation. Sont-ils naïfs ou ont-ils été piégés? Qui est réelement derrière ce coup de théâtre qui ne ressemble pas à un vrai coup d’État?
Conformément aux accords de défense d’août 1960, les bases militaires françaises implantées à Libreville, Dakar et Djibouti interviennent pour secourir le régime en place. En 1990, l’armée française était intervenue pour soutenir Omar Bongo lors des émeutes à Port-Gentil et Libreville à travers » l’opération requin ».
Avec des hélicoptères Fennec et Puma dans les airs, les blindés au sol, 900 militaires dont 450 permanents, l’armée française installée au Gabon contrôle les dix pays de la CEEAC. Le 5ème régiment inter-armées d’Outre-mer installé à Djibouti doté de canons, chars, 1 avion de transport, 8 hélicoptères, 7 mirages 2000, 1700 militaires dont une unité de forces spéciales, peuvent arriver rapidement en renfort. Et les avions français qui ont déjà commencé à survoler le ciel de Libreville, auraient décollé de cette base de Djibouti. Si la France n’est pas en odeur de sainteté avec les putschistes, ils seront vite maîtrisés. Et ça confirmera qu’Ali Bongo est toujours l’homme qui protège les intérêts français, contrairement à ce que certains esprits crédules s’imaginent.
Après les manipulations dans le Haut-Ogoué et l’annonce des résultats donnant Ali Bongo vainqueur de la présidentielle, les violences avaient éclaté à Libreville, l’Assemblée nationale et des bâtiments publics avaient été incendiés. Les États-Unis avaient demandé la publication des résultats bureau par bureau de vote. Mais la France a plutôt reconnu Ali Bongo comme Président élu du Gabon. Aucun officiel français n’a accepté recevoir Jean Ping.
Maintenant que les soldats américains sont sur place, la carte géopolitique d’Afrique centrale sera redessinée. La France sera obligée de se partager » le gâteau » avec la première puissance mondiale. Je l’ai annoncé hier lors de mon direct sur ma page Facebook REMY NGONO Officiel. Moins de 24 heures après, ça commence.
J. RÉMY NGONO