LAURENT GBAGBO DÉTRUIT TOUS LES PLANS D’ALASSANE
La demande d’un laissez-passer faite par le Président Gbagbo à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles est le premier acte d’envergure qui marque le retour de l’ancien président ivoirien sur la scène politique de son pays. C’est un scenario que n’avait visiblement pas prévu Ouattara et ses conseillers qui proclamaient urbi et orbi que «2020, c’est calé, géré et bouclé» !
Quel que soit le cas de figure, la donne Gbagbo est désormais un gros caillou dans la chaussure de Ouattara et sur la route du RHDP vers les élections de 2020.
Si Gbagbo n’est pas autorisé à rentrer en Côte d’Ivoire , c’est une violation flagrante de la constitution ivoirienne de 2000 qui dispose en son Art. 22 «qu’aucun ivoirien ne peut être contraint à l’exil». Le refus de Ouattara d’établir un document de voyage à Gbagbo est l’acte officiel qui contraint l’ancien président à l’exil et ne va pas manquer de provoquer des remous dans le pays et dans les présidences africaines ou Gbagbo détient de nombreux soutiens…
Et si Ouattara permet à Gbagbo de retourner en Côte d’Ivoire , il faudra qu’il le fasse arrêter dès sa descente d’avion, car le candidat du FPI originel a la présidentielle de 2020 est sous le coup d’une condamnation par contumace à 20 ans de prison pour «crimes économique et crime de sang». Qui peut imaginer que le pouvoir de Ouattara oserait franchir ce cap au risque d’embraser le pays ou de le plonger dans une nouvelle instabilité politique à quelques mois d’une élection présidentielle cruciale? Et si Gbabgo n’est pas arrêté à sa descente d’avion, il sera certainement candidat à cette élection, ce qui trouble un jeu politique qui semblait d’ores et déjà avoir donné son verdict. . Et si par contre Gbagbo n’est pas autorisé à concourir parce que sa candidature aura été rejetée par la CEI, il s’alliera certainement au PDCI…Et c’est ici que le film devient intéressant. Depuis la mort de Houphouët en 1993, ADO, Gbagbo et Bédié rythment la vie politique ivoirienne. La sociologie politique ivoirienne fait que l’alliance de deux de ces hommes contre le troisième a toujours provoqué la défaite de ce dernier…
Ouattara est donc dans de sales draps. Si Gbagbo vient, Ouattara sera en difficulté. Si si Gbabgo ne vient pas parce qu’on lui aurait refusé un laisser-passer pour rentrer à Abidjan, Ouattara est toujours en difficulté pour avoir contraint un ancien PR candidat à la présidentielle à l’exil…Ajouté a l’exil de Guillaume Soro, cela ferait deux poids lourds de la vie politique ivoirienne contraints de rester loin de leur pays…
Et les fissures qui traversent le RHDP n’arrangent pas la situation déjà difficile de Ouattara, après le décès brutal le 08 juillet dernier de son dauphin désigné, situation que complique davantage le retour officiel de Laurent Gbagbo sur la scène politique. En Côte d’ivoire la politique a repris tous ses droits !!!
Tene Sop