LAURENT GBAGBO EXPULSÉ DE BELGIQUE POUR LA CÔTE D’IVOIRE
Un président de la république sans papiers en Europe ! Voilà donc les incongruités de la décision rendue par la CPI. Le titre de séjour de l’ancien chef d’État ivoirien est arrivé à expiration depuis fin avril.
Laurent Gbagbo n’est donc plus en situation régulière en Belgique. Et même s’il continue à résider à Bruxelles, il ne peut plus effectuer ne serait-ce qu’un transfert ou un retrait d’argent avec son titre de séjour périmé. S’il tombe sous un contrôle de police, il peut être enfermé dans un centre de rétention et être expulsé dans son pays d’origine , la Côte d’Ivoire.
En acceptant de recevoir Laurent Gbagbo sur son territoire, pour qu’il y jouisse de sa liberté conditionnelle, la Belgique lui a accordé un titre de séjour de trois mois (90 jours). Le temps que l’ancien président soit fixé sur son sort en ce qui concerne la suite de la procédure ; un éventuel appel du procureur de la CPI contre la décision d’acquittement et de remise en liberté immédiate de la chambre préliminaire de la cour. Mais jusqu’à présent, la situation administrative de Laurent Gbagbo n’a toujours pas été régularisée à cause de…la CPI!
La CPI a indiqué que le greffe est déjà en relation avec les autorités belges en ce qui concerne le renouvellement du titre de séjour de Laurent Gbagbo, ont rapporté les confrères de Koaci qui ont contacté l’institution. «Concernant la mise en liberté sous conditions de M. Gbagbo, et votre question sur le titre de séjour : il s’agit d’une procédure normale concernant le permis de séjour en Belgique, qui est renouvelé tous les 3 mois. Le Greffe de la CPI est en contact avec les autorités belges de façon régulière et est confiant que ce permis sera renouvelé », a assuré au média, le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah.
Selon la même source, les juges de la chambre préliminaire de la Cour ne devraient plus tarder à déposer « la version écrite de la décision » pour la suite de la procédure. Elle rappelle aussi que « le Procureur aura 30 jours par la suite pour décider d’interjeter appel ou non ».
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés par la Chambre préliminaire de la CPI pour insuffisance de preuves contre eux. Ils ont tous les deux été acquittés de crimes de guerre et crime contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de 2011 en Côte d’Ivoire. Ils ont été libérés en février par la chambre d’appel mais sous conditions en attendant le rapport des juges pour un éventuel appel de Bensouda Fatou. Ils sont interdits de rentrer chez eux en Côte d’Ivoire et contraints de vagabonder dans les pays européens.
La CPI ne sait plus sur quel pied danser. L’ancien ministre Charles Blé Goudé a déjà refusé trois pays d’accueil qui lui ont été proposés et continue à résider à l’hôtel. Laurent Gbagbo se retrouve maintenant sans papiers en Belgique qui n’est pas obligée de continuer à l’accueillir et peut ordonner son expulsion ou sa reconduite en frontière. Fatou Bensouda a deux solutions immédiates qu’elle pourrait toujours envisager: ou elle laisse Laurent Gbagbo rentrer chez lui en Côte d’Ivoire, ou elle l’acceuille chez elle.