LAURENT GBAGBO RÉVÈLE SON ENTRETIEN AVEC SARKOZY AVANT SA DESTITUTION DU POUVOIR
À propos de Sarkozy le « voyou », Le president Laurent GBAGBO explique:
<< La veille (de mon investiture), le vendredi 3 (decembre 2010), j’ai compris que tout pouvait se terminer très mal. Le Conseil constitutionnel venait de proclamer les résultats, et me désigner comme vainqueur de l’élection. J’ai reçu le jour même un coup de fil de Sarko. Il était furieux : « Il ne fallait pas que le Conseil constitutionnel fasse ça, non, non, il ne fallait pas ! » C’est la démarche d’un fou, pas celle d’un chef d’État. Comment peut-on se permettre aujourd’hui, au XXIe siècle, d’appeler un autre chef d’État pour lui dire une chose pareille ?
C’est à ce moment précis, quand j’ai raccroché, que j’ai eu le sentiment que tout pouvait déraper. Je sais que les institutions des pays africains, ils s’en fichent ! Il ne s’agit après tout que de mettre leur homme sur le trône… mais s’asseoir sur le Conseil constitutionnel d’un pays souverain, dont la Constitution est calquée sur celle de la France, avec autant de culot, comme ça, par téléphone, c’est une mauvaise blague. Ce n’est pas un chef d’État que j’ai eu au téléphone…
Le samedi, juste avant mon départ pour le Palais, où doit se dérouler la prestation de serment devant le Conseil constitutionnel,
mon chef du protocole vient me dire qu’un message nous est parvenu indiquant que Nicolas Sarkozy a demandé que l’on s’oppose physiquement à cette investiture. J’ai décidé d’y aller quand même. Il agit comme un voyou, me suis-je dit, je n’ai pas à en tenir compte. >>
(Extrait de « Libre, pour la verité et la justice » pages 215-216)