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LE 7 DÉCEMBRE, JOUR OÙ HOUPHOUËT BOIGNY A ÉTÉ DÉCLARÉ MORT

La Côte d’Ivoire, sur le golfe de Guinée, était qualifiée à l’époque coloniale de « tombeau des Blancs » en raison du climat insalubre de la zone littorale. Elle est devenue dans les premières décennies de l’indépendance l’État le plus prospère de la région et d’aucuns ont espéré qu’elle serait le premier pays africain à entrer dans le club des pays développés. Cette performance était à mettre au crédit du président Félix Houphouët-Boigny, qui a voulu bâtir une Nation à partir de « soixante tribus qui ne se connaissaient pas ».

En 1842, sous le règne de Louis-Philippe Ier, le lieutenant de vaisseau Charles-Philippe de Kerhallet rencontre Attékéblé, qui se dit souverain de Bassam, et conclut avec lui le traité de Bassam par lequel la France place sous son protectorat la lagune de Grand-Bassam.

En 1902, la Côte d’Ivoire devient partie intégrante d’un ensemble appelé Afrique Occidentale Française (AOF) et dirigé par un gouverneur général établi à Dakar, au Sénégal. En 1934, le port d’Abidjan, sur la lagune de Grand-Bassam, devient sa capitale.

La construction d’une voie ferrée d’Abidjan vers Ouagadougou, actuelle capitale du Burkina-Faso (anciennement Haute-Volta) marque le début d’un développement fondé sur l’exploitation du café, de la forêt, du coton et surtout du cacao, qui fait de la Côte d’Ivoire, après la Seconde Guerre mondiale, la colonie la plus prospère d’AOF.

Le 4 octobre octobre 1958 , Houphouët-Boigny est un des signataires, aux côtés de De Gaulle, de la constitution de la Ve République française . Il connaît personnellement le Général. Le dernier poste qu’il occupe est celui de ministre conseiller du gouvernement Michel Debré du 23 juillet 1959 au 19 mai 1961.

Le 7 août 1960, la Côte d’Ivoire devient une république indépendante. Le premier président du nouvel État est un médecin de 55 ans devenu planteur de cacao et militant syndical, Félix Houphouët-Boigny. Il est né dans le village de Yamoussoukro (aujourd’hui capitale administrative du pays), en pays baoulé, et a été baptisé à l’âge de dix ans.

Surnommé le «Vieux», le nouveau président fait d’emblée le choix d’une coopération sans réserve avec l’ancienne puissance coloniale et se contente d’une armée d’opérette, faisant confiance à la France pour assurer sa sécurité extérieure. Il instaure un parti unique, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) mais a soin d’y intégrer des représentants de toutes les ethnies ou tribus du pays.

Grâce au café et surtout au cacao, dont le pays est devenu le premier producteur mondial, le produit national brut par tête triple de l’indépendance à 1972, dépassant celui de tous les autres pays d’Afrique noire à l’exception de l’Afrique du sud.

En 1990, le pays est frappé de plein fouet par la crise économique et l’on s’aperçoit que les bénéfices du cacao ont été dilapidés par la corruption au sein de l’État. Après le discours de la Baule, et pour conserver l’aide financière de la France, le «Vieux» se résigne à introduire le multipartisme. Il est déclaré mort le 7 décembre 1993 et dans les mois qui suivent, ses anciens dauphins, le sudiste Henri Konan Bédié et le nordiste Alassane Dramane Ouattara («ADO»), commencent à se déchirer…

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