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LE BURKINA FASO LANCE SA PREMIÈRE STATION SATELLITAIRE

Le rêve devient réalité. Et voici donc le Burkina Faso qui dispose  de sa première station satellitaire. Le lancement de la station de réception de données satellitaires a eu lieu  jeudi dernier  à l’Université Nobert Zongo de Koudougou. Cette station au sol marque une avancée significative dans la mise œuvre du projet Burkina Sat1.
Selon le président de l’Université Norbert Zongo, Pr Frédéric Ouattara, par ailleurs coordonnateur du projet, c’est grâce au soutien et à l’engagement du chef de l’Etat que le Burkina Faso a pu mener à bien ce projet qui le place au premier rang dans la conquête spatiale en Afrique francophone. « Le président du Faso, a permis que le Burkina Faso devienne une Nation spatiale dans un temps très proche », a déclaré Pr Frédéric Ouattara. 
Dans le cadre de la coopération bilatérale, des discussions sont en cours avec des partenaires pour la mise en orbite d’un satellite burkinabè, a expliqué le président de l’Université Norbert Zongo.
Mais en attendant, selon Pr Ouattara, cette station qui constitue la deuxième phase de construction du satellite burkinabè va aider les agriculteurs burkinabè dans les prévisions pluviométriques, et les aider également dans l’adaptation aux changements climatiques.
« Nous pouvons également accompagner les médecins dans la prévention des maladies comme la méningite et les maladies respiratoires en général », a indiqué Pr Ouattara. Pour le directeur de cabinet du président du Faso, Dr Seydou Zagré, cette station, à travers la mise à disposition des données fiables, va permettre aux  décideurs de prendre des décisions appropriées.
Concrètement, le satellite d’observation scientifique de Frédéric Ouattara sera capable de mesurer le couvert végétal, la pluviométrie et les ressources souterraines en eau. Son objectif est d’évaluer l’avancée de la désertification dans ce pays enclavé du Sahel où les terres s’appauvrissent et où les ressources naturelles sont limitées.
« Avec cet outil, on pourra anticiper les pluies et les sécheresses, dire aux paysans quelle est la bonne période pour semer, mais aussi prévenir certaines maladies respiratoires en contrôlant la pollution atmosphérique », explique le chercheur, qui préside l’université Norbert-Zongo de Koudougou. Dans les zones isolées, le satellite pourrait également compenser l’absence de centres de santé grâce à la télémédecine.

Frédéric Ouattara a reçu en 2018 le Prix Afrique pour l’excellence de la recherche en sciences spatiales de l’Union américaine de géophysique.

Après un baccalauréat série C obtenu au lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina, il a voulu étudier la médecine. Mais à l’époque, tous ceux qui avaient mené des études de série C avaient été orientés à l’Institut de mathématiques et de physique (IMP). Ainsi, il s’est retrouvé à étudier les mathématiques, la physique et la chimie. Et chemin faisant, il choisit la physique.

Après une première thèse sur la thermodynamique des maisons africaines, Frédéric Ouattara a choisi en 2006 de centrer ses études sur les relations entre la Terre et le Soleil. Il a participé au projet de l’Année hélio physique internationale et a soutenu sa thèse d’État en 2009 sur la base de six articles publiés dans des revues de rang A. Il a actuellement 30 publications dans des revues renommées, telles que le Journal de physique atmosphérique et solaire-terrestre, Annales Geophysicae, le Journal de météorologie et climat de l’espace, le Journal de recherches géophysiques et Advances in Space Research.

Sa thèse s’intitulait « Contribution à l’étude des relations entre les deux composantes du champ magnétique solaire et de l’ionosphère équatoriale ». Elle a été soutenue à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar en octobre 2009. Il s’agit de la première thèse reliant les composantes poloïdales et toroïdales du champ magnétique solaire à la fréquence critique de la région F de l’ionosphère, avec un impact direct sur la propagation à haute fréquence.

En montrant que les modèles de mesures du Nord ne sont pas, tout le temps, efficaces au Sud, les travaux de Frédéric Ouattara permettront de remettre en cause ces mesures et de les améliorer. Son plus grand rêve à court terme est de mettre en place un planétarium et de voir son pays se doter d’une agence spatiale à long terme.

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