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LE CAMEROUN FIXE LA DATE DE LA FIN DU CORONAVIRUS ET DU CONFINEMENT

Ça y est, c’est fait: une décision conjointe du MINESEC et du MINEDUB annonce pour la date du 20 avril 2020, le reprise des classes.

Le gouvernement annonce donc le retour à la normale pour dans une semaine et démi, puisqu’il est clair qu’avec le retour en classe des enfants, c’est toutes les mesures de prévention anticoronavirus qui se trouvent ainsi levées.

Ce qui est curieux dans cette affaire, c’est que, les nombreux experts en épidémiologie, y compris les plus réputés, disent que l’Afrique est encore très loin du niveau de contagion qu’elle va atteindre. Aussi et tout autour de nous comme ailleurs, les gens en sont au renforcement des mesures sanitaires qu’ils ont prises et même à leur durcissement en prévision du pire. Partout, le confinement de jour comme de nuit fait rage. Il n’y a pas moins que la Suède qui n’avait pas cédé à cette mesure et où les enfants continuaient à aller en classe pour se voir aujourd’hui par des experts, rappeler la non consistance de cette décision alors que la pandémie progresse fortement là-bas.

Malgré cela, on semble serein au Cameroun et prêt à continuer dans notre louvoiement habituel et notre déni, position que semble assumer le gouvernement.

La maladie, à l’observation de ces comportements auraient-elle choisi de s’arrêter à nos portes? Alors que les USA enrégistrent plus d’une dizaine de milliers de morts avec une fréquence journalière d’environ mille morts et qui est déjà dépassée, qu’est-ce qui pourrait expliquer le stoïcisme de nos dirigeant face à cette situation?

La réponse à ces question est simple: les sorties de Maurice KAMTO qui appellent pratiquement à une révolution!

En effet et depuis le 3 avril au soir, date de la parution de la seconde lettre de Kamto, l’enthousiasme du gouvernement est comme douché.

Nous étions habitués aux tweets et au points de presse du ministre de la santé qui faisaient l’état de la progression de cette pandémie chez nous. Il s’est net censuré dans cet élan, sans qu’on ne sache trop pourquoi. Et lorsqu’il est revenu alors qu’il s’était gardé de prendre part à une cession de questions orales des députés à l’assemblée nationale, c’était avec une stratégie de communication qui avait changé du tout au tout et totalement à l’opposée de l’ancienne.

Le ministre de la santé est venu plus rassurant, présentant une courbe des contaminations qui s’infléchit pour ne même depuis deux jour environ, plus rien dire à propos.

Pour les cas pris en charge et guéris, nous sommes passés de quelques miettes de patients remontés à un nombre quasi stratosphérique (19). Dans le même temps, alors que nous savions la sixième région atteinte, celle du Nord-Ouest, les autorités sont trés rapidement revenues sur leurs déclarations.

On peut donc dire que pour le gouvernement et depuis quelques jours, tout est revenu à la normale. C’est d’ailleurs pour le confirmer que les ministres sus-cités ont pris sur eux de décider de la reprise de classes.

Mais, que cache cette attitude?

Comme je le disais, le problème c’est Kamto.

En effet, lors de sa première sortie, on a vu la précipitation avec laquelle certains membres parmis les plus proches de Paul BIYA du sérail lui avaient répondu. C’était Fame NDONGO, membre du bureau politique du rdpc, sécretaire à la communication du même parti et ministre d’État en charge de l’enseignement supérieur, chancelier des ordres académiques; puis ce fut au tour de Grégoire Owona, sécretaire général adjoint du comité central du rdpc et ministre du travail et de la prévoyance sociale. Puis ce fut la seconde sortie.

La deuxième sortie de Kamto a été un acte plus structuré et mûri sur le plan politique et qui indiquait des actes et des projets de gouvrnement. Il fallait donc au sérail plus qu’une réponse épistolaire: des actes. Or des actes, le gouvernement n’en avait pas à faire valoir mieux, son projet de lutte contre le coronavirus était lui aussi bancal, puisque ne présentant rien de consistant. Qui plus est, Maurice Kamto en investissant le terrain politique a montré toute l’incompétence du gouvernement dans un style qui préparait les esprits à s’insurger contre ce dernier.

Face à la virulence de l’attaque, le système a attendu, réfléchi, paisé pour enfin envoyer le pauvre Atanga Nji au choc.

La stratégie du gouvernement est simple: puisqu’il n’a pas les moyens du coût social et économique que requiert un plan bien structuré contre le covid-19, la seule façon de couper politiquement l’herbe sous les pieds de Kamto est d’afficher un semblant de normalité en montrant que tout va bien.

Est-ce responsable?

À une menace certaine de révolution du fait de cette pandémie qui se présente comme du vrai pain béni pour Kamto qui n’en attendait pas moins, Paul BIYA fait le dos rond que de prendre la vague en face. C’est à son habitude dans des manœuvres qui lui ont toujours réussi par le passé.

Pour le citoyen, alors que le combat se politise, il lui appartient face à cette pandémie de prendre ses précautions puisque ne pouvant plus compter sur le gouvernement pour le protéger.

Aussi, plaiderais-je pour un monitoring indépendant de la situation de la pandémie sur le terrain pour mieux informer le citoyen sur son évolution, ce qui est son droit le plus absolu.

C’EST CLAIR ET COMME TOUJOURS, BIYA A CHOISI SON POUVOIR PLUTÔT QUE LES VIES DES CITOYENS. Peut-on le lui reprocher, lui le politicien froid qu’il a toujours été? Les adeptes de la morale et de l’éthique politique nous répondront.

Leonide Mfoum

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