Accusé levez-vous Afrique

LE CAMEROUN PERD 60 MILLIARDS PAR AN DANS LE TRAFIC DU BOIS

Le Centre pour l’environnement et le développement (CED), une ONG camerounaise basée à Yaoundé, la capitale du Cameroun, vient de publier une étude intitulée « Interdire l’exportation de grumes » sur le territoire camerounais.

Selon Achille Wankeu, chercheur ayant mené cette étude pour le compte du CED, la production formelle de bois d’œuvre au Cameroun a eu une croissance soutenue des années 1960 jusqu’à la deuxième moitié des années 1990, où elle dépasse 3,5 millions de mètres cubes (m3). Elle a ensuite chuté à 2 millions de m3 environ, avec l’entrée en vigueur de la loi de 1994 et du décret d’application de 1995. Entre 2006 et 2017, la production moyenne a été d’environ 2,3 millions de mètres cubes. « Seulement, relève le chercheur, en 2018, nous avons atteint le niveau record de 3,5 mètres cubes ».

M. Wankeu ajoute que, dans le même temps, le volume de grumes exportées par le Cameroun a chuté de manière croissante entre 1998 et le début des années 2000 grâce à un effet induit de la loi de 1994. Mais à partir de 2005, l’on note une croissante constante du volume d’exportation. De moins de 200 000 m3 en 2005, on est passé à 900 000 m3 en 2017 et 800 000 m3 en 2018. Sur plus de 11,8 millions de m3 de grumes et sciages exportés par le Cameroun entre 2010 et 2018, les grumes représentent 54% et les sciages 46%.

« On note cette augmentation de l’exportation des bois en grume à cause d’une ordonnance de 1999 qui dispose que l’exploitation des grumes pourra se poursuivre dans le cadre de la promotion de certaines essences. La liste desdites essences, les taux de surtaxe et ses modalités d’application sont fixés par voie réglementaire », explique le chercheur. Il révèle que l’analyse de l’incidence financière présente une perte d’environ 60 milliards de FCFA chaque année du fait de l’exportation du bois en grume dont 10 milliards représentent les impôts et taxes.

Selon le CED, sur les 160 unités de transformation de bois opérationnelles sur l’ensemble du territoire national, 124 se limitent à la première transformation, 25 vont jusqu’à la deuxième transformation et 11 procèdent à la troisième transformation. Tout ceci pour environ 25 000 emplois.

« La transformation au moins au second degré permettrait d’améliorer la contribution du secteur forestier sur l’emploi. Le secteur forestier contribuerait à hauteur de 8% sur l’ensemble des emplois au lieu de 2% tel que représenté actuellement », assure Achille Wankeu.

Source: Investir au Cameroun

Articles Similaires

Quitter la version mobile