LE CAMEROUN RECONNAÎT QU’IL N’A PAS LES CAPACITÉS POUR COMBATTRE LE CORONAVIRUS
Alors que l’annonce de la guérison des deux premiers malades du coronavirus a été faite comme une grande victoire par les médias, le médecin à l’origine de cet exploit est plutôt pessimiste quant à la capacité du Cameroun de faire face à cette pandémie qui a déjà pris les trois grandes villes en grippe : Yaoundé, Douala et Bafoussam.
Conseiller médical à l’hôpital central de Yaoundé et membre de l’académie des sciences, le professeur Eugène Sobngwi tire la sonnette d’alarme. «Tout le monde doit le savoir. Nous ne pouvons pas assurer le coût d’une prise en charge massive. C’est impossible ! Sachons-le tous, la seule solution, c’est les mesures de prévention… Nous avons élaboré des procédures de suspicion et de protection du personnel médical de l’hôpital Central contre le coronavirus. Sur les instructions du directeur de l’hôpital, nous avons mis à jour notre bloc d’isolement pour accueillir et y loger les patients victimes du Covid-19 », annonce-t-il.
«Si je mets uniquement ma casquette d’académicien, je conseillerai aux autorités de couper immédiatement les principaux foyers de la contamination que sont Douala, Yaoundé et Bafoussam. Il faut couper la circulation entre ces villes et le reste du pays, confiner le virus dans ces zones, et observer. On peut faire l’hypothèse que le nombre de victimes est au- dessus des cas déclarés.
Mon avis personnel ce serait de dire qu’il faut couper les villes qui ont reçu le virus du reste du pays. Il faut stopper les voyages à partir de Douala, Yaoundé et Bafoussam vers le reste du pays», suggère-t-il.
En effet, quand on considère les capacités d’accueil des hôpitaux, il y a lieu de désespérer d’autant plus que chaque jour qui passe, de nouveaux malades sont diagnostiqués. Pas assez de lits, d’équipements, ni même de personnel soignant. Alors que le Cameroun n’enregistre que 223 cas et 6 décès déclarés officiellement, on est déjà dans la panique. Et si on coupait la circulation entre Yaoundé la capitale politique , Douala capitale économique, et Bafoussam ville d’origine de plusieurs hommes d’affaires, le Cameroun sera asphyxié. Que faire?