LE CAMEROUN VA DÉBLOQUER 275 MILLIARDS POUR LA CONSTRUCTION DE 12 KM DE ROUTE
Toujours des prêts, des dettes à profusion, et des grandes annonces folkloriques de projets pharaoniques qui n’ont jamais vu le jour. Après l’annonce du Tramway, des autoroutes Yaoundé-Douala et toutes les régions, des satellites, du métro à Douala, le gouvernement camerounais brandit actuellement un projet de construction d’une autoroute avec une multitude d’ échangeurs à Yaoundé.
Yaoundé, la capitale du Cameroun, affichera une belle allure d’ici cinq ans grâce à la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. Un contrat commercial a été signé le 10 décembre dernier entre le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha, et le directeur régional de China Communications Construction Company Limited (CCCC) Cameroun, Li Jianbih.
À en croire le Mindhu, la signature de ce contrat commercial « est un préalable pour la mise en place des financements ». Celle-ci devrait se faire auprès des institutions financières chinoises. Une fois l’argent disponible, les travaux, prévus pour durer cinq ans, devraient démarrer, toutes les études ayant déjà été bouclées.
Évalué à 276 milliards FCFA, l’infrastructure qui s’étend sur un linéaire de 12,3 km sera composée d’une route de 29 m d’emprise à 4 voies, 11 échangeurs et 10 passerelles pour piétons, un terre-plein central, 2 bandes d’arrêt d’urgence, des voies de service et des équipements connexes (éclairage public, signalisation, aménagement paysager).
Les quartiers Ahala, Nsam, Dakar, Olezoa et certains lieux (Mess des officiers, Poste centrale, Hôtel Hilton, carrefour Warda) ont été identifiés pour la construction de ces échangeurs qui viendront alléger la mobilité urbaine dans la capitale. Hic!
Une fois achevée, la construction de cette autoroute va permettre de rallier l’aéroport de la capitale en 15 minutes à partir du centre-ville. Curieusement, la date de livraison n’est pas précisée. Où est donc passée l’autoroute qui devrait justement relier Yaoundé à l’aéroport et dont les fonds ont été totalement débloqués ?
Pas plus tard qu’en fin novembre 2019, l’ambassadeur Hans-Peter Schadek, chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun et le chef de la représentation régionale-Afrique centrale de la Banque européenne d’investissement (BEI), Nikolaos Milianitis, ont séjourné au Cameroun et procédé à la signature d’un contrat de subvention lié à l’accompagnement des communautés urbaines de Yaoundé et de Douala, qui sont en partenariat avec la ville de Bordeaux en France, pour la mise en œuvre des Plans de mobilité soutenable.
Ce projet soutenu par l’Union européenne, doté d’une enveloppe de 2,7 milliards FCFA, avait pour finalité d’améliorer la mobilité urbaine dans les deux plus grandes métropoles du Cameroun proposaient un système de transport urbain de masse en forme d’une croix avec un axe Nord-Sud et un axe Est-Ouest qui vont être les principaux axes de transport en commun. Il y a aussi des axes de rabattement et des pénétrantes avec une série de voiries.
Comment donc expliquer que le Cameroun aille encore, deux semaines plus tard, s’endetter pour le même plan de mobilité urbaine à 276 milliards de francs CFA ? En faisant un petit calcul, 1 km d’autoroute au Cameroun coûte 10 fois plus cher que dans tous les pays africains. Sauf qu’aucune autoroute n’a jamais été livrée au Cameroun depuis 37 ans de pouvoir de Paul Biya.