LE CAPITAINE TRAORÉ BAISSE SON SALAIRE ET CELUI DES MINISTRES
Le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat fin septembre, a nommé mardi soir un gouvernement de 23 ministres, dont trois militaires, pour diriger le pays jusqu’au retour à un ordre constitutionnel, en juillet 2024.
Le colonel-major Kassoum Coulibaly, est nommé ministre de la Défense et des anciens combattants, un poste-clé dans ce pays miné par des violences jihadistes meurtrières.
Deux autres officiers entrent dans ce gouvernement: le colonel Boukare Zoungrana, qui hérite du portefeuille de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité et le colonel Augustin Kaboré à l’Environnement, selon un décret lu à la télévision publique.
Le colonel Zoungrana était jusqu’à présent commandant de la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP) qui coordonne les actions des volontaires pour la défense de la patrie, des supplétifs civils de l’armée.
Cinq ministres qui étaient déjà au gouvernement sous le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président renversé par un coup d’Etat militaire fin septembre, ont été reconduits dans ce nouveau cabinet qui compte cinq femmes.
Il s’agit de Bassolma Bazié (Fonction publique), Olivia Rouamba (Affaires étrangères) et son ministre délégué Karamoko Jean-Marie Traoré, Robert Lucien Kargougou (Santé), et Aminata Zerbo (Transition Digitale).
Vendredi, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait nommé comme Premier ministre, Appolinaire Joachim Kyelem de Tembela, un avocat de 64 ans, qui dirigeait jusque-là le Centre de recherches internationales et stratégiques, un groupe de réflexion.
Le 14 octobre, une charte a été adoptée prévoyant la mise en place d’un gouvernement n’excédant pas 25 membres et d’une assemblée législative de 71 membres.
Cette charte indique que le mandat du président de transition doit prendre fin avec la tenue d’une élection présidentielle prévue en juillet 2024.
« Nous allons baisser les salaires du Président et des membres du Gouvernement. Le Président est d’accord et moi aussi. » , a déclaré d’entrée le nouveau Premier ministre.
« Nous verrons comment diminuer le prix du carburant car quand le carburant flambe, tout augmente. », a-t-il poursuivi.
« On ne peut pas développer le Burkina Faso en dehors de la ligne tracée par Thomas Sankara…Nous devons consommer ce que nous produisons. », a poursuivi celui qui est sankariste depuis la période où il était étudiant en France alors que Sankara était au pouvoir.
« Le Président m’a fait comprendre que ce qui le préoccupe c’est la sécurité et le retour des populations déplacées. Il va s’occuper de l’aspect sécuritaire et moi de l’aspect civil. », a-t-il révélé. Et d’ajouter : »Peu importe le partenaire avec lequel nous allons travailler, il devra nous respecter… »