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LE CAPITAINE TRAORÉ RÉAPPARAÎT, LE COLONEL DAMIBA RÉAGIT

Rien n’est encore clair au Burkina Faso quant à l’issue du coup d’État. Après l’annonce le proclamant comme chef d’État, le Capitaine Ibrahim Traoré accompagné de plusieurs blindés en direction de la télévision publique RTB , a réapparu  ce 2 octobre 2022 vers 9h40. Le jeune officier de 34 ans a été  acclamé par les manifestants.

Des militaires acquis à la cause du capitaine Ibrahim Traoré contrôlent toujours la télévision nationale, adossés au mur.  Quelques jeunes à pied sont toujours mobilisés sur certaines artères de la capitale notamment sur l’avenir Charles De Gaule.

Des dizaines de manifestants à Zabre Daaga juste à côté de Ramada Hôtel tentent de bloquer la voie et les militaires de passages en train de les raisonner. Ils se sont dirigés en groupe vers l’ambassade de la France. Certains ont tenté un nouvel assaut sur la représentation diplomatique, mais ont été repoussés par des militaires.

Samedi, le colonel Damiba a clairement fait savoir qu’il n’entendait pas abdiquer, appelant les nouveaux putschistes « à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans ce contexte ».

Ces derniers l’accusent d’être lié à la France, et des manifestants ont pris pour cibles deux institutions françaises. Un incendie s’est déclaré devant l’ambassade de France à Ouagadougou et un autre devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso, selon des témoins dans cette ville de l’ouest du pays.

A Paris, le Quai d’Orsay a immédiatement réagi, « condamnant les violences contre notre ambassade avec la plus grande fermeté » et ajoutant que « la sécurité de [ses] compatriotes » était sa « priorité ». Ces attaques « sont le fait de manifestants hostiles, manipulés par une campagne de désinformation à notre encontre », a déclaré sa porte-parole Anne-Claire Legendre.

Plus tôt, samedi, les putschistes avaient affirmé, dans une allocution télévisée, que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba préparait une « contre-offensive » depuis « la base française de Kamboinsin », un camp militaire proche de Ouagadougou où des forces spéciales françaises forment leurs homologues burkinabè.

Le ministère des Affaires étrangères français avait « démenti formellement toute implication dans les évènements en cours ». « Je démens formellement m’être réfugié dans la base française de Kamboinsin. Ce n’est qu’une intoxication pour manipuler l’opinion », a également déclaré Paul-Henri Sandaogo Damiba sur Facebook, sans toutefois préciser où il se trouve. Il n’est pas apparu en public depuis l’annonce du coup d’Etat.

Le colonel Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d’État qui avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, discrédité par la hausse des violences djihadistes.

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