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LE CARDINAL TUMI DÉCÈDE UN SAMEDI SAINT À 91 ANS

À la veille de la Pâques, le cardinal Christian Tumi, figure emblématique de l’église catholique meurt. Né  en 1930 dans la région du Nord-Ouest anglophone, Christian Wiyghan Tumi  a vu passer toutes les dates historiques du pays: l’indépendance en 1960, la naissance de la République fédérale du Cameroun le 1er octobre 1961, la fin de l’État fédéral et la création de la République unie du Cameroun le 20 mai 1972, à la suite d’un référendum. jusqu’aux multiples crises récentes qui déchirent le Cameroun.

Après avoir été ordonné prêtre le 17 avril 1966  pour le diocèse de Buéa, Christian Wiyghan Tumi poursuit sa formation en sciences de l’éducation au Nigéria puis à Londres (Grande-Bretagne), en théologie à l’Institut catholique de Lyon (France) où il obtient une licence et en philosophie à l’Université de Fribourg (Suisse) où il obtient un doctorat.

De retour au Cameroun, il est nommé recteur du grand séminaire régional de Bambui dans l’archidiocèse de Bamenda. Nommé évêque  de Yagoua au Cameroun le 6 décembre 1979, il est consacré le 6 janvier 1980 par le pape Jean-Paul II en personne. Le 19 novembre 1982, il devient archevêque coadjuteur de Garoua, diocèse dont il devient archevêque le 17 mars 1984. Enfin, il devient archevêque de Douala le 31 août 1991.

Il préside la conférence épiscopale  camerounaise entre 1985 et 1991 et se retire de sa charge d’archevêque le 17 novembre 2009 à l’âge de 79 ans. Il est nommé  cardinal par le pape Jean-Paul II lors du consistoire  du 28 juin 1988 avec le titre de cardinal-prêtre de Santi Martiri dell’Uganda a Poggio Ameno.

Au sein de la Curie romaine, il était  membre de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, de la Congrégation pour l’éducation catholique, de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, du Conseil pontifical « Cor unum » pour la promotion humaine et chrétienne et du Conseil pontifical pour la famille.

Très impliqué dans la crise anglophone, le prélat avait été enlevé 5 octobre 2020 avant d’être libéré. Les ravisseurs étaient dirigés par un « général » des Ambazoniens, dont le nom de guerre est Chao Mao, un ancien pasteur entré en rébellion contre le pouvoir central de Yaoundé. Celui-ci reprochait au cardinal Tumi d’avoir soutenu la reprise des cours dans les écoles des régions anglophones, que les Ambazoniens tentent actuellement d’empêcher.
Mais du côté du pouvoir, on lui reprochait en même temps d’être pro-ambazonien.

Initiateur de la Conférence générale des anglophones, le cardinal Tumi était l’un des principaux défenseurs du dialogue pour la résolution de la crise anglophone. Une crise qui, selon les ONG et les États-Unis , a déjà fait plus de 12000 morts et plus de 700.000 déplacés.

 

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