LE CARDINAL TUMI SOUHAITE QUE L’ARMÉE DÉGAGE PAUL BIYA
Dans une interview accordée, ces derniers jours, à « Sputnik », l’agence internationale de presse russe, l’archevêque émérite de Douala affirme que l’actuel chef de L’État a déjà fait tout ce qu’il pouvait et qu’il démissionnerait s’il était à sa place.
Le cardinal honoraire, son Éminence Christian Tumi, se prononce, justement, sur la transition politique à la tête de l’État du Cameroun. Pour le prélat âgé de 90 ans, Paul Biya devrait déjà passer la main. Et pour cause : le chef de l’État a déjà épuisé toutes ses possibilités. L’archevêque émérite de Douala fait savoir que chaque fois qu’il a rencontré le président de la république, il lui a relaté ce qui sort de ses tripes. « Avant qu’il ne soit réélu le 7 octobre 2018, je lui avais dit, mentionne C.Tumi, que si j’étais à sa place, je ne me représenterais plus à une élection pour gérer un pays comme le Cameroun ». L’homme de Dieu estime que P. Biya a besoin d’énergie physique,mais pas seulement parce que à l’âge de 87 ans, référence faite à son âge, l’on est aussi intellectuellement diminué. L’on n’est plus aussi fin que lorsque l’on avait une cinquantaine ou une soixantaine d’années.
Le prélat espère que le mandat entamé en octobre 2018 est vraiment le dernier pour le successeur constitutionnel d’Amadou Ahidjo et qu’il commence déjà à confier ses responsabilités à d’autres qui sont plus jeunes. A la question du journaliste de « Sputnik » de savoir si les craintes relatives à une transition violente exprimées par des observateurs et des acteurs de la scène politique ne sont pas justifiées, le cardinal honoraire répond sans ambages: « Les Camerounais n’aiment plus la violence, personne n’aime la violence ». « Moi-même, explique C. Tumi, je n’aimerais pas voir l’armée à la tête du pays. Elle peut arriver au pouvoir pour arranger les choses, puis revenir à ses missions originelles, c’est-à-dire nous défendre lorsque nous sommes attaqués par un ennemi extérieur ».
Christian Tumi constate, au demeurant, qu’il y a un certain désordre dans le pays. L’archevêque émérite a l’impression que tout le monde fait ce qu’il veut et que les lois ne sont plus suivies. « Si beaucoup de personnes contestent les lois électorales, pourquoi avons-nous peur de les réformer pour que tout le monde en soit satisfait », s’interroge, in extremis, l’homme de Dieu.
Le Don King
Mot à wou à wou!