LE CORPS MÉDICAL DE DOUALA FILME AU LIEU DE SAUVER
Retirez les blouses à ces infirmières de l’hopital de district de Deido.
Par Éric Kouamo
Tout le personnel de l’hôpital de district de Deido présent dans la salle des urgences lors de la vaine tentative de réanimation du jeune élève blessé à coup de poignard doit être viré y compris son directeur.
Il s’agit d’un manquement grave à la déontologie médicale dont l’un des piliers élémentaire est le strict respect du secret médical car,lorsque des infirmières ont pour premier réflexe face à un patient agonisant la prise des photos et des vidéos pour nourrir les réseaux sociaux ,au mépris de leur devoir absolu de tout mettre en oeuvre pour sauver une vie en détresse, elles représentent un danger pour la santé publique et la société.Du coup, l’autre alternative serait de les reverser dans les effectifs des cameramen dans n’importe quelle chaîne de télévision du pays. Elles pourraient ainsi mieux vivre leur passion car, elles ont raté leur vocation.
Plus choquant,les séquences de vidéo qui circulent dans les réseaux sociaux laissent voir un plateau technique lui aussi agonisant avec des moyens de réanimation loin de refléter celui d’un pays à la taille du Cameroun. Lorsqu’au XXIe siècle, de tels tableaux sombres meublent le visage de nos hôpitaux, cela veut dire que les politiques publiques de la santé ont échoué. De Monique Koumateke qui, de mémoire perdait la vie avec son bébé à l’hôpital Laquintinie de Douala à la récente tragédie vécue par le jeune animateur de télévision Thierry Karol dont l’épouse vient de mourir avec son bébé à l’hôpital gyneco-obstétrique de Douala, hôpital dit de référence, il ya lieu de se poser de bonnes questions.
Curieusement, les autorités sanitaires du Cameroun ont dans leurs tiroirs de multiples rapports dressant un état des lieux sans complaisance de la cartographie sanitaire du pays.L’un des plus crédibles est celui de l’ordre des médecins du Cameroun, qui, il ya cinq ans interpellait déjà le gouvernement sur les risques de la prolifération des instituts de formation médicale et la qualité de l’offre dans ces entités.Les destinataires en étaient restés sourds.
Adopter une posture de surdité sur ces questions de santé publique c’est aussi être complice de la décadence et les défaillances qualitatives des offres de services médicaux. C’est contribuer à tuer sa propre population et, finalement, ce ne sont pas les hôpitaux qui tuent. C’est plutôt le silence des dirigeants.