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LE CRUEL ASSASSINAT DU PRÉSIDENT SAMUEL DOE

Son cadavre mutilé est exposé à la curiosité des habitants des environs. Samuel Doe a connu une mort atroce. Comme celle que cet ancien sergent-chef a infligée en 1980 à son prédécesseur, William Tolbert, et aux membres de son gouvernement, abattus sur une plage de Monrovia après avoir été traînés nus dans les rues de la capitale.

Ancien sergent, formé par les bérets verts américains, Samuel Doe prend le pouvoir au Libéria en 1980 par un coup d’État le 12 avril 1980 suivi de l’assassinat de William Tolbert. Le 9 septembre 1990, retour de la manivelle: Samuel Doe meurt est torturé et assassiné par le sanguinaire Prince Johnson. Ses oreilles et ses doigts coupés, il est exécuté d’une balle dans la tête. Son corps est ensuite exposé nu dans les rues de Monrovia. Une vidéo est filmée dont les images choquent la communauté internationale ; elle est diffusée dans les pays d’Afrique de l’Ouest. Elle montre notamment Prince Johnson buvant une bière pendant que ses éléments  arrachent une oreille à Samuel Doe.

Depuis juillet 1989, le président libérien vivait cloîtré  dans son palais de Mansion House. Lancée dans le nord-est du pays en décembre 1989, la rébellion du National Patriotic Front of Liberia (NPFL) de Charles Taylor avait  conquis l’essentiel du territoire et contrôlait déjà une bonne partie de la capitale. Pour tenter de desserrer l’étau, Samuel Doe, autoproclamé général,  s’était  rapproché de Prince Yealu Johnson, un dissident du NPFL qui avait  créé l’Independent National Patriotic Front of Liberia (INPFL).

La proposition de rencontre que lui avait  transmise Prince Johnson semblait  alléchante, puisqu’il s’agissait  de mettre au point un plan d’action commun contre Taylor. Le rendez-vous avait été fixé au quartier général de l’Ecomog, la force d’interposition que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait  dépêchée en août dans le pays.

Accompagné d’une forte escorte, Samuel Doe quitta Mansion House le 9 septembre 1990 pour se rendre au QG des soldats ouest-africains. À peine descendu de sa voiture blindée, il était acceuilli par des tirs nourris de fusils-mitrailleurs. Samuel  Doe, blessé aux jambes, est entraîné dans le bâtiment de l’Ecomog. Les combats entre ses soldats qui tentent de le récupérer et les ­rebelles dureront une heure, sous le regard des Casques blancs, tenus en respect par les hommes de Prince J­ohnson. Le bilan des combats sera de 64 morts.

Conduit dans le quartier de Bushrod Island, fief de l’INPFL, Samuel  Doe va vivre un calvaire épouvantable en subissant  les pires tortures. Son cadavre mutilé est exposé à la curiosité des habitants des environs.

Samuel Doe avait  connu une mort atroce. Comme celle qu’il avait  infligée en 1980 à son prédécesseur, William Tolbert, et aux membres de son gouvernement, abattus sur une plage de Monrovia après avoir été traînés nus dans les rues de la capitale. Comme dit l’adage  » qui tue par l’épée, périt par l’épée « .

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