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LE DANGER DU FÉDÉRALISME BASÉ SUR LES ETHNIES ET LES COMMUNAUTÉS AU CAMEROUN ET D’AUTRES PAYS AFRICAINS

Je combats et combattrai toute idée de fédéralisme basé sur des ethnies ou des communautés au Cameroun . Avec une énergie sans faille donc, des arguments sérieux, de ma modeste condition de citoyen du Cameroun et de fils de l’Afrique, toute idée de fédéralisme basée sur les ethnies et les communautés au Cameroun !

L’Ethiopie, grand pays d’Afrique, avec une part d’histoire qui rend fier le continent, expérimente ce type de fédéralisme, basé sur les micro-nationalités et nationalités ( Amhara, Oromo, Tigrée, etc ). Nous devons ouvrir les yeux et lire le bilan qu’ils en tirent, l’analyse qu’en fait l’excellent Abiy Ahmed, prix Nobel de la Paix, dont l’action vise entre autres à corriger les dérives, les excès et les conséquences de cette forme d’organisation de l’Etat, sanctifiant la communauté au lieu de la citoyenneté.

Le Nigéria, notre grand voisin, avait en 1960, trois régions basées sur l’implantation des trois grandes ethnies ou communautés : le Nord des Haoussa, l’Est des Ibo et l’Ouest des Yoruba. Au fil du temps, ils ont compris que le fédéralisme ne pouvait plus ou pas être réduit à un cantonnage et des bantoustans ethniques. Ils ont engagé, une réforme visant davantage à favoriser la gestion effective des affaires par les populations, une administration et un gouvernement de proximité afin d’éviter des territoires trop larges et de rendre les politiques publiques plus efficaces.

Conséquences : de trois régions en 1960, ils sont passés aujourd’hui à 36…Etats ! Par exemple, sur la bande frontalière entre le Nigéria et le Cameroun, il existe plusieurs États avec des populations Fulani ( Foulbe au Cameroun ) et Haoussa, notamment les États du Borno, de l’Adamawa, du Taraba, de Cross-River.

Au Nigéria, ils ont compris qu’on ne pouvait par paresse intellectuelle, relents identitaires inavoués, parquer des communautés dans de vastes ensembles, sous prétexte de donner un territoire à des groupes homogènes.

Au Cameroun, l’identité est plurielle et dynamique : on peut être, comme moi, Bamoun, né à Yaoundé, dans un creuset où l’on a goûté aussi bien aux délices du Njapche que du Sanga, du Mbongo et du Ndole, supporté le Canon de Yaoundé et ne pas souhaiter appartenir à un quelconque État Bamoun ou du Noun, mais, en citoyen fier du Cameroun, se sentir bien et heureux partout où l’on est sur le territoire ! Se sentir bien et heureux aux côtés de ses frères Ebede, Atangana et Zoa, chez les Mvog-Ekoussou à Tsinga comme de ceux de son village à Foumban. Se sentir si bien qu’on n’a pas du tout envie d’écouter les élucubrations de ces chantres du « chacun chez soi »!

L’échec de la gouvernance et la décentralisation poussive au lieu de rétrécir nos esprits et horizons et les limiter à nos villages et communautés, devrait plutôt nous pousser au sursaut : voir grand, large et voir CAMEROUN ! Au lieu de figer les communautés pensons à la FÉDÉRATION DES TERROIRS. Ceux qui abritent des populations riches de leur diversité, fières de leur histoire et soucieuse d’établir des ponts.

J’invite tous mes compatriotes qui se sentent bien et heureux partout au Cameroun à ne plus se taire. A donner de la voix, à fermer le clapet par l’amour et l’affirmation de sa citoyenneté à tous ces marchands de l’avènement des enclos communautaires, à tous ces revanchards des terrains vendus, à tous ces contrebandiers de la haine et du cadastre des ressentiments.

Je les invite à combattre ces fumisteries et fantasmagories honteuses d’Etats Grassfields, Ekang, Sawa et autres, sortis des laboratoires de la déroute des esprits. Ces fantasmes qui n’ont pas pour but de construire mais de séparer, d’élever des murs de barbelés.

Je les invite à donner de la fraternité et contribuer à changer la mentalité vicieuse de ces Camerounais qui achètent du terrain et construisent en France ou en Europe sans se soucier de qui est autochtone de Paris ou de Berlin. Et ils sont nombreux ! Nombreux, propriétaires en Europe, qui le soir demandent pourquoi les « étrangers » sont venus construire chez eux…, dans leurs villages au Cameroun.

Ce qui tue les peuples, ce n’est pas la guerre, c’est l’épidémie d’absurdité collective !

A. Mounde Njimbam
#LECAMEROUNESTMATRIBU
L’AFRIQUE, MON VILLAGE

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