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LE DRIAN ATTAQUE ALPHA CONDÉ ET EMBRASSE LES DICTATEURS D’AFRIQUE CENTRALE

Soutien inconditionnel des régimes autoritaires du Tchad et du Congo, Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie a surpris son monde en défendant le mercredi 27 janvier 2021 au Sénat français la démocratie et les droits de l’homme en Guinée.

L’ami des dictateurs

La stupeur provoquée par les propos de Le Drian n’est pas tant dans le fait qu’un ministre français des Affaires étrangères défende la démocratie et les droits de l’homme dans un pays africain. Elle réside dans le constat que le même patron de la diplomatie française entretient de manière indiscutable un long compagnonnage avec des dirigeants africains très peu regardants (c’est un euphémisme) avec la démocratie et les droits de l’homme.

En effet, il n’est fait aucun doute que Le Drian entretient une étroite amitié avec le président tchadien Idriss Déby. En août 2016, le patron de la diplomatie française avait interrompu ses vacances estivales pour assister, aux côtés de son épouse, à l’investiture du président Déby à N’Djamena. Plus récemment, le même Le Drian avait justifié la décision de la France de bombarder avec ses Mirages 2000 une colonne de rebelles tchadiens qui marchait sur N’Djamena. « Nous avons agi pour empêcher un coup d’Etat au Tchad », avait-il justifié.

L’axe entre Paris et N’Djaména

Le même Le Drian, avocat de la démocratie et des droits de l’homme en Guinée, n’a pas dit mot lorsque Déby a fait suspendre pendant une semaine en juillet 2020 l’accès à tous les réseaux sociaux. Il n’a pas non plus donné de la voix lorsque le pouvoir tchadien a décidé lundi dernier d’interdire une marche pacifique de l’opposition prévue samedi 6 février à N’Djamena.

De Gaulle et Sassou, même combat !

Autre dictateur, autre proche du chef de la diplomatie française : le Congo Denis Sassou N’Guesso qui s’apprête à briguer un nouveau mandat après 36 années au pouvoir. En octobre dernier, Jean-Yves Le Drian a passé 48 heures au Congo à l’invitation de son ami Sassou N’Guesso, officiellement pour participer à la célébration du 80 ème anniversaire du « Manifeste de Brazzaville » publié le 27 octobre 1940 par le général de Gaulle. Cet événement était, en réalité, une grand-messe organisée sous l’intitulé « « De Gaulle et Brazzaville, une mémoire partagée entre la France, le Congo et l’Afrique » par Sassou pour évaluer ses soutiens internationaux. Le Drian était assis au premier rang des personnalités en invité de marque de son ami Sassou. Une année plus tôt, il avait réussi à monter à Paris un déjeuner de travail entre le président français Macron et son homologue congolais, couvert de la préservation des forêts du Bassin du Congo.

Et pour passer faire passer la grosse ficelle, Jean-Yves Le Drian avait publiquement prétendu avoir demandé à son ami Sassou « des actes » envers l’opposant Jean-Marie Michel Moko condamné en 2016 à vingt ans de prison pour avoir eu l’outrecuidance de se présenter à la présidentielle contre Denis Sassou N’Guesso.

Retour à Brazzaville

«Je le lui ai dit avec fermeté ! », avait tonné Le Drian, parlant de Sassou. Plus d’un an après cette demande insistante, le général Moko croupit à la prison de Brazzaville, malgré sa santé chancelante. Le maintien en détention du général Moko, ancien d’état-major de l’armée congolaise, formé à Saint-Cyr, n’a du reste pas empêché le chef de la diplomatie française de revenir à Brazzaville et de s’afficher fièrement aux côtés de son ami Sassou.

Un jour avocat de la démocratie et des droits de l’homme en Guinée, toujours compagnon indéfectible des régimes autoritaires d’Afrique centrale, Jean-Yves Le Drian est, sans doute, un des derniers grands parrains de la Françafrique.

Source : Le monde afrique

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