LE FILM DES DERNIERS AFFRONTEMENTS ENTRE LES TROUPES DE FIELD MARSHALL ET L’ARMÉE CAMEROUNAISE
Par Michel Biem Tong, journaliste web exilé
La bataille de Lebialem du 25 novembre dernier avait pour but de permettre à William Ekema, nouveau préfet de ce département situé dans le sud-ouest anglophone, de prendre fonction après sa nomination par décret présidentiel le 7 octobre dernier et son installation à Buea quelques semaines plus tard, par le gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï. Elle avait également pour objectif de permettre à la caravane de sensibilisation sur le statut spécial à accorder au Cameroun anglophone d’accomplir sa tâche. L’octroi d’un statut spécial aux régions anglophones du Cameroun est l’une des résolutions du grand dialogue national du 30 septembre au 4 octobre dernier.
Le 22 novembre dernier, d’après des témoins sur place, un groupe d’élites et de chefs traditionnels de Lebialem dirigé par Fon Lekunze du village Bamendu, se sont regroupés à Dschang (ouest du Cameroun) afin de convaincre des déplacés internes de retourner chez eux et de ne plus obéir aux Red Dragons et à leur patron Field Marshall. Nos informateurs rapportent que ce discours n’aura pas été du goût de ces populations meurtries qui ont élevé des cris de protestation contre ladite délégation.
Arrive donc le lundi 25 novembre, date à laquelle la caravane doit s’ébranler vers Menji, chef-lieu du département du Lebialem. Vers 2h du matin, à en croire une source au sein de l’armée camerounaise, plus de 500 soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR) ont envahi le village appelé Quibeku. Une bataille intense a eu lieu entre le BIR et le groupe armé Red Dragons. Difficile pour nos informateurs de savoir combien de Red Dragons ont été tué mais un camp de ce groupe armé a été détruit.
Mais, nous informent nos sources, les Red Dragons, à l’aide d’explosifs de fabrication artisanale appelés « Lefangse », « Nkiageh » et « Fontem Asongani », ont occasionné d’importants dégâts et plusieurs morts du côté des soldats camerounais. Le chiffre exact ne nous a pas été communiqué. Vers 5 heures du matin, un autre contingent de militaires camerounais a quitté Azi pour le village Ngouw. Mais au niveau de l’école publique de Njobouh, des soldats camerounais ont une fois encore été ciblés au « Lefangse ».
Dans un autre village appelé Essoh, des militaires ont également affronté des REd Dragons. Des dizaines de soldats sont tombés et leurs corps ont été déversés et abandonnés dans une broussaille par leurs camarades d’armes qui ont poursuivi les combats. Nos sources annoncent un Red Dragon tué. Au village Ngouw, un contingent de soldats camerounais a envahi un camp croyant qu’il s’agissait de celui contrôlé par Field Marshall, le patron des REd Dragons. Mais il a trouvé le camp vide et y a mis du feu.
Selon nos informateurs, l’objectif de cette bataille était de distraire les Red Dragons de la route Dschang-Menji et de permettre à la caravane de sensibilisation sur le statut spécial des régions anglophones dont faisait partie le nouveau préfet du Lebialem de passer par cette route pour atteindre Menji. Mais, les Red Dragons étaient déjà au courant de ce plan.
Le mardi 26 novembre, nous rapportent des sources locales, deux camions remplis de soldats camerounais ont été détruits par les Red Dragons entre les villages Alou et Lewoh, sur la route Dschang-Menji. Les camions militaires endommagés faisaient partie des 4 qui se trouvaient dans le convoi du préfet de Lebialem en partance pour Menji. Pour le moment, on est sans nouvelle de l’autorité administrative qui devait faire partie de la caravane de sensibilisation sur le statut spécial à accorder aux régions anglophones du pays.