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LE FILS ET LA FILLE D’UN PRÉSIDENT AFRICAIN DÉTOURNENT PLUS DE 333 MILLIARDS

Alors que leur pays sont sous la perfusion du FMI et que les populations croupissent dans un dénuement indescriptible, les familles des présidents d’Afrique francophone  se la coulent douce avec des milliards qui sortent comme de l’eau dans les robinets.

Lundi 5 août 2019,  l’ONG The Sentry, coprésidée par l’acteur George Clooney, a publié  en version  française un rapport accablant le clan Kabila, accusé d’avoir multiplié des manigances pour accaparer une bonne partie du monde bancaire de la RDC.

Ce mardi, c’est au tour de l’ONG Global Witness de sortir un rapport  contre un des fils du président congolais Denis Sassou Nguesso. Denis Christel, puisqu’il s’agit de lui, est accusé d’avoir fait main basse sur la coquette somme de 50 millions de dollars du Trésor congolais pour ravitailler ses poches et ses comptes bancaires . Dans un rapport bien détaillé,  Global Witness révèle que l’argent a été acheminé à travers six pays européens, ainsi qu’aux États-Unis et les Îles Britanniques.

L’enquête cite aussi un homme d’affaires , J. V., au centre d’une enquête portugaise sur la corruption et le blanchiment d’argent au Congo. IL serait un des hommes clés de cette affaire. Denis Christel Sassou-Nguesso et J. V. ont mis en place un système de blanchiment d’argent en utilisant des juridictions secrètes, des sociétés fictives et un faux contrat de travaux publics pour dissimuler l’origine des fonds.

Ces montages découverts par Global Witness, sont quasiment identiques à ceux utilisés par la sœur de Denis Christel Sassou-Nguesso, la célèbre  Claudia Sassou-Nguesso. En plus d’être la fille du Président congolais, Claudia Sassou-Nguesso est responsable de la communication présidentielle et, comme son frère, est membre du parlement congolais.

Claudia Sassou-Nguesso aurait détourné à elle seule  20 millions de dollars de fonds publics et en aurait utilisé une partie pour acheter un appartement de luxe dans le Trump International Hotel and Tower à New York.

« Nos enquêtes sur les frères et sœurs Sassou-Nguesso fournissent des preuves édifiantes sur la manière dont ils ont détourné plus de 70 millions de dollars des coffres de l’État« , explique Mariana Abreu, chargée de campagne chez Global Witness. Si on convertit donc cet argent en monnaie locale, ça fait 40 981 150 000francs CFA, environ 41 milliards de francs CFA! Et ce n’est rien.

« Les Sassou-Nguessos sont connus pour leur style de vie luxueux.  Vu les salaires relativement bas des fonctionnaires au Congo, il est fort probable que les fonds destinés à ces dépenses extravagantes proviennent, au moins en partie, de fonds publics volés qui auraient dû être utilisés pour améliorer la vie des citoyens congolais », peut-on lire dans le rapport.

Les documents examinés par Global Witness retracent l’extorsion de plus d’un demi-milliard de dollars du Trésor congolais et le transit de sommes de plusieurs millions de dollars, ce qui représente 292 milliards 722 millions 500 mille francs CFA , dans des sociétés congolaises, et qui se retrouvent  dans l’État américain du Delaware et les Îles Vierges Britanniques, avant d’atteindre Chypre. Quand on fait l’addition, le total fait 333 milliards 703 millions 650 mille francs CFA !

Les entreprises chypriotes secrètement détenues par Denis Christel Sassou-Nguesso ont reçu de l’argent, que celui-ci a ensuite utilisé pour effectuer des paiements à des entreprises installées en Pologne, au Portugal, en Espagne et en Suisse.

Mariana Abreu poursuit : « En retraçant le parcours de l’argent, nous avons constaté qu’il avait été acheminé à travers de nombreuses juridictions telles que l’Union européenne et les États-Unis, qui s’enorgueillissent d’avoir des réglementations solides en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. »

Ces détournements  à grande échelle ont un impact  dévastateur au Congo , comme partout dans les pays d’Afrique francophone. « Alors que la famille présidentielle congolaise semble extorquer des millions de dollars des fonds publics, un tiers de la population congolaise vit en dessous du seuil de pauvreté », s’indigne  Mariana Abreu.

« Ce stratagème présente toutes les caractéristiques du blanchiment d’argent. Toutes les juridictions impliquées doivent s’attaquer d’urgence aux moyens par lesquels les sociétés écrans déplacent des fonds sans aucune difficulté et sans avoir à répondre à des questions sur leur provenance ou leur légitimité malgré de multiples signes de corruption. »

Depuis 2010, les procureurs français poursuivent les actifs des Sassou-Nguesso sur le motif que ceux-ci auraient été acquis par détournement de fonds publics et blanchiment d’argent.

Global Witness appelle les pays européens, les États-Unis et les Îles Vierges britanniques à promulguer des exigences officielles, et à les appliquer intégralement, de façon à divulguer publiquement qui détient et contrôle toutes les sociétés implantées sur leurs territoires.

Global Witness explique encore avoir rédigé et envoyé des questions à Denis Christel Sassou-Nguesso, à l’avocat de J. V., ainsi qu’au porte-parole du gouvernement congolais. Objectifs : obtenir leur réaction sur les allégations exposées dans l’enquête. Mais aucune réponse n’est intervenue dans le délai imparti. Qui ne dit rien consent

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