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LE GOUVERNEMENT CONFIRME QUE LES MILITAIRES CAMEROUNAIS QUI ONT EXÉCUTÉ LES MÈRES ET BÉBÉS SONT AUX ARRÊTS

Quand la vidéo montrant les militaires camerounais exécutant deux mères avec un enfant et un bébé a été publié, le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement Issa Tchiroma, a fait un démenti pour dire que c’était  » un fake news » pour déstabiliser le régime. Le directeur de la chaîne Vision 4 appartenant à Amougou Belinga, défenseur ardent du pouvoir en place, a affirmé que c’était un montage orchestré par les laboratoires parisiens de la diaspora. Ensuite, les griots à la solde de Biya ont prétendu que cette scène se déroulait au Mali. Et pour conclure, ils ont rejeté la responsabilité sur Patrice Nganang et les ONG jaloux du Cameroun. Ils s’en sont pris à l’animateur de RFI Claudy Siar et tous les activistes.

Après les menaces du Secrétaire d’État américain et de l’ONU obligeant le régime Biya à faire rapidement une enquête sur cette barbarie, le gouvernement camerounais a publié un communiqué au journal télévisé de 20 h30 sur la CRTV vendredi 10 août dont voici la teneur:

« Le ministre de la Communication informe l’opinion publique de ce qu’à la suite de la publication d’une vidéo mettant en scène des exactions inacceptables perpétrées par des hommes armés contre des femmes et des enfants, le Chef de L’État  a ordonné l’ouverture d’une enquête pour élucider cette affaire et en établir les responsabilités éventuelles.

Ladite enquête a conduit à l’arrestation des personnels militaires suivants :

Lieutenant de vaisseau FOBASSOU Etienne ;
Sergent BITYALA Cyriaque Hilaire
Caporal GODWE MANA Didier Jeannot
Caporal Tsanga
Soldat de 2e classe DONOSSOU Barnabas
Soldat de 2e classe MANASSE Jacobai Jonathan
Soldat de 1e classe NTIECHE FEWOU Ghisiain

Les intéressés ont été mis à la disposition de la justice et feront l’objet d’un procès équitable. Il est bien entendu qu’ils bénéficient jusqu’alors de la présomption d’innocence.

Le ministre de la Communication reitère la détermination du Chef de l’Etat à veiller à ce que les exactions qui peuvent être perpétrées par quelques soldats égarés, fassent systématiquement l’objet d’enquête et aboutissent le cas échéant à des sanctions appropriées.

  • Il renouvelle aux forces de Defense et de Sécurité la confiance, le soutien et l’appréciation du Chef de l’Etat et de la nation toute entière pour la bravoure, le professionnalisme et la détermination avec lesquelles elles luttent contre les terroristes et autres groupes criminels, afin de défendre l’intégrité territoriale, la paix et la stabilité de notre pays ainsi que la sécurité des citoyens et de leurs biens. ». La vraie honte!

Il n’y a donc plus de doutes , de jongleries possibles ou de manipulation de l’opinion sur cette vidéo qui est bel et bien authentique. L’exécution de ces deux femmes et de leurs enfants par des militaires se passe dans la région de l’Extreme-Nord, au lieu dit Krawa-Mafa, une bourgade de Zeleved dans l’arrondissement de Mayo-Moskota, département du Mayo-Tsanaga. Les exécutions sommaires se sont déroulées en avril 2014. Les victimes sont identifiées  : La première femme (en rouge) est Zoumtegui Ndomoko et la seconde, Kelou Manatsad. Elles et leurs deux enfants ont été  enterrées au pied de la montagne appelée «Vizi Kokor Vegebi » qui veut littéralement dire en Mafa «le pied de la montagne de Vegebi ».

La scène se déroule à un kilomètre environ du poste militaire de Zeleved, l’unique couvrant à l’époque une vaste zone allant de Gouzda-Vreket à Tourou. Les victimes ont transité par le camp militaire avant d’en être extraites et conduites au pied de la montagne pour être exécutées comme des bêtes.

Dans un pays Normal, le chef d’état major, le ministre de la Défense, le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement du gouvernement auraient déjà été démis de leurs fonctions après avoir ouvertement menti, couvert les assassins, accusé la diaspora, les puissances occidentales, et le Mali. Mais au Cameroun, ils seront toujours dans le gouvernement, tandis que les soldats et leurs chefs seront purement et simplement remis en liberté dans quelques mois seulement.

J. RÉMY NGONO

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