LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS RÉPLIQUE À L’UNION AFRICAINE
Les étincelles commencent à sortir dans le frottement électoral entre la République démocratique du Congo et l’Union africaine (UA) qui a annoncé l’envoi d’une délégation de haut niveau à Kinshasa, tout en exigeant à la Cour constitutionnelle la « suspension » de la proclamation des résultats électoraux entachés de « doutes sérieux ». La délégation de l’UA devrait en principe se rendre lundi pour une journée de travail à Kinshasa.
D’après un communiqué de l’UA publié jeudi soir à Addis Abeba , on apprend que la délégation comprendra le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki, et le président en exercice de l’UA, le chef de l’Etat rwandais Paul Kagame, dont le pays entretient des relations compliquées avec son grand voisin congolais.
La méthode et le ton utilisés par l’Union Africaine agace sérieusement les autorités congolaises. « La Cour est indépendante, et de nous et de l’Union africaine », a réagi le porte-parole du gouvernement Lambert Mende joint par l’AFP. « Je ne pense pas qu’il appartienne au gouvernement ou même à l’Union africaine de dire à la Cour ce qu’elle doit faire », a-t-il poursuivi . « Je ne sais pas s’il y a des pays où on peut interférer comme ça dans une procédure légale », a fait remarquer le ministre congolais de la Communication et des Médias.
Paul Kagame, si proche de Joseph Kabila , ne part donc pas sur un terrain conquis. Il est attendu de pieds fermes. Mais on sait que Kagame est très habile à ce genre de situation. C’est lui et les Américains qui ont contribué au renversement de Mobutu. Par ailleurs, certaines sources très crédibles révèlent que Katumbi aurait fait d’énormes promesses au chef d’État, selon lesquelles, après le départ de Kabila , il aurait plus d’avantages avec lui qui est businessman, plutôt qu’avec Félix Tshisekedi. Or, qui dit Katumbi, dit Fayulu. Voilà pourquoi Kagame, appuyé par la France et la Belgique, mouille le maillot.