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LE GOUVERNEMENT GABONAIS ANNONCE LA LIBÉRATION IMMÉDIATE DE CENTAINES DE PRISONNIERS

« Faisant suite aux instructions de Monsieur le Président de la République, chef de l’Etat sur l’accélération des procédures pénales, et comme le Gouvernement s’y était engagé, Monsieur le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Justice, garde des Sceaux, M. Edgard Anicet Mboumbou Miyakou a mis en place une commission présidée par Monsieur le Secrétaire général de la Chancellerie. Cette commission est chargée d’examiner les causes de la surpopulation carcérale de l’ensemble des prisons du pays.

S’agissant particulièrement de la Prison centrale de Libreville, les conclusions de ladite commission ont révélé que les durées des détentions préventives et des condamnations de 153 détenus ont expiré.

Par conséquent, il sera procédé le mardi 13 août 2019 à la libération immédiate des intéressés. Cette opération va se poursuivre à l’intérieur du pays. » , telle est la teneur du communiqué officiel publié ce lundi matin.

Surnommée « Sans Famille », la maison d’arrêt de la capitale gabonaise, construite en 1956 pour abriter 300 à 500 détenus, compte maintenant près de 2.000 personnes. La prison de Libreville a souvent été dénoncée pour ses conditions de détention par d’ex-détenus, des militants politiques et même des membres du corps judiciaire.

« Sans Famille » est le seul pénitencier de la capitale. Le projet de construction d’un nouvel établissement lancé en 2013 est toujours en cours.

Pour désengorger les prisons gabonaises et prévenir de risques d’émeutes, le ministère de la Justice avait  lancé le 12 juin 2018 des « audiences foraines » dans la maison d’arrêt avec des greffiers « ad hoc », qui ne sont pas de la profession.

Depuis mi-juin, 250 personnes ont été jugées et plus d’une cinquantaine sont sorties, explique la source judiciaire. La fin de la grève des greffiers  et la reprise des audiences correctionnelles, a permis la reprise des procédures normales et des sorties de prison dans tout le pays.

Pendant ce temps, au Cameroun, aucune mesure n’a été prise pour désengorger les prisons, malgré les mutineries survenues dans deux établissements pénitentiaires à Yaoundé et Buea les 22 et 23 juillet 2019. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement René Emmanuel Sadi est venu ronronner que Paul Biya a instruit le gouvernement de résoudre ce problème de toute urgence. Le ministre de la Justice Garde des Sceaux Laurent Esso, a seulement rédigé un message porté pour que ses collaborateurs lui apportent des solutions dans son beau bureau climatisé. Ensuite, plus rien.

En septembre 2015, le gouvernement camerounais reconnaissait que les prisons du pays abritaient 26 702 détenus pour une capacité d’accueil de 17 000 places. Au 31 décembre 2017, la population carcérale était de 30.701 détenus pour 17.915 places représentant un taux moyen d’occupation de 171%, selon un rapport du ministère de la Justice. Le même document précisait que 17.845 desdits détenus étaient des prévenus, c’est-à-dire environ 58,1%, tandis que 12.856 (41,9%) avaient déjà été condamnés.

Dans son rapport pays annuel de 2018 sur le Cameroun, Amnesty International révélait  que la prison de Maroua accueille 1500 détenus, soit plus de quatre fois la capacité prévue. Celle de Yaoundé regorge de 5000 détenus alors que sa capacité maximale est de 1500 places. Malgré l’avènement des peines alternatives dans le Code pénal en 2016, les prisons camerounaises demeurent des enfers sur terre.

J. RÉMY NGONO

 

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