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LE HAUT COMMISSAIRE DE L’ONU LANCE UN ULTIMATUM AU CAMEROUN SUR LA VIDÉO D’EXÉCUTION DE BÉBÉS ET MAMANS

La guerre déclarée par Paul Biya aux sécessionnistes anglophones est loin, très loin de se terminer. Les pertes humaines sont énormes. Les civils, enfants, prélats sont massacrés. Aucun chiffre n’est communiqué. Les Nations unies se disent  préoccupées par la tournure des événements et la terreur qui s’installe dans les deux régions anglophones du Cameroun devenues des zones de non droit. À travers un communiqué, le ministre  de la Défense Joseph Beti Assomo, a confirmé le viol commis récemment  par un soldat camerounais sur une fille de 19 ans.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a exprimé mercredi sa profonde inquiétude suite aux informations persistantes faisant état d’une série de violations des droits de l’homme et abus commis dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du pays, ainsi que dans l’extrême nord par les forces de sécurité du Cameroun .

Le Haut-Commissaire a accusé le gouvernement camerounais de n’avoir pas donné au bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme l’accès aux régions du nord-ouest et du sud-ouest en dépit de demandes répétées pour constater les faits. »Compte tenu de la gravité des informations faisant état de violences contre les Camerounais dans l’ouest du pays, nous avons demandé à pouvoir vérifier les allégations de violations et d’abus commis à la fois contre les forces de sécurité et contre les éléments armés « , a déclaré le Haut-Commissaire Zeid. Puis, il a monté le ton : « Nous allons maintenant devoir explorer d’autres options, y compris la surveillance à distance. » C’est donc clair, le Cameroun sera bientôt  placé sous surveillance de l’ONU qui pourrait commencer à envoyer ses avions survoler les régions anglophones, avant d’envoyer ses soldats . Ce n’est pas du tout une bonne nouvelle pour le régime Biya, lorsqu’on sait comment ça s’est passé ailleurs.

Voilà comment arrivera l’intervention armée de l’ONU suite à la dégradation d’un conflit qui aurait pu être évité par le dialogue. Il faut rappeler que tout avait commencé par une protestation des avocats en octobre 2016 dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, contre la discrimination structurelle, laquelle  a été réprimée par la violence policière . Ensuite, les étudiants, faisant une grève non violente dans leur campus universitaire de Buéa avaient été sauvagement tabassés, roulés dans la boue, traînés dans les merdes de caniveaux, les étudiantes  violées et embarquées dans des camions militaires . Magdalene Ayong, avait trouvé la mort après avoir été copieusement violée par une bande de soldats dans sa chambre de la résidence universitaire  » Hostel Dirthy South ».

Le 1 er octobre  2017, la barbarie  s’était définitivement installée à la tentative de déclaration d’indépendance. L’armée camerounaise s’était employée à tirer à balles réelles. Selon le gouvernement camerounais, il y avait  eu 17 morts. Mais d’autres sources comme Transparency International parlaient de plus de 100 morts, sans prendre en compte  des corps traînant  dans des villages. Les vidéos montraient des hommes en tenue aller défoncer les portes de maisons pour aller gazer, tabasser ,arrêter et traîner les anglophones par terre. Martin Fon Yembe, maire du parti SDF de la localité de Ndu, par ailleurs journaliste avait tué , étouffé au gaz lacrymogène dans son domicile par les forces de sécurité.  Ayah Paul ABINE, avocat général à la Cour suprême, emprisonné pendant 8 mois sans procès, puis libéré,  n’avait eu de vie sauve que parce qu’il avait fui de son domicile quelques temps avant l’arrivée des forces de sécurité qui avaient  cassé sa porte.

Dans un courrier daté du 26 septembre 2017, Maître Akere Muna ,ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, et actuel candidat à l’élection présidentielle, avait alerté Chris Patten, le chargé des relations extérieures de l’ Union Européenne ,sur la planification d’un génocide au Cameroun. Il avait aussi prévenu l’Union Africaine et l’ONU. Mais le porte-parole du gouvernement camerounais Issa Tchiroma avait juré que l’armée n’allait tiré sur aucun manifestant. Une semaine après  les massacres sur des civils qui ne brandissaient que les arbres de la paix, les chapelets et les croix, l’ONU a demandé une enquête aux autorités camerounaises. Rien. Les Anglophones ont donc décidé de prendre les armes contre  » la République « .

Le 1 er décembre 2017, juste à la descente d’avion du retour du sommet d’ Abijan, le chef d’État camerounais avait  sorti un papier de sa poche pour faire une déclaration de guerre devant les caméras des médias d’ État : « je pense que les choses sont désormais parfaitement claires. Le Cameroun est victime des attaques à répétition d’une bande de terroristes se réclamant d’un mouvement sécessionniste. Toutes les mesures sont prises pour mettre hors d’état de nuire ces criminels ».

Mais la situation s’est  aggravée depuis lors. Les rapports font état d’enlèvements, d’assassinats ciblés contre la police et les autorités locales, de destructions d’écoles par des éléments armés. Les rapports révèlent aussi que les forces gouvernementales seraient responsable de tueries, d’usage excessif de la force, d’incendie de maisons, de détentions arbitraires et de torture. Les chiffres de l’ONU indiquent que plus de 21 000 personnes ont fui vers les pays voisins, tandis que 160 000 ont été déplacées à l’intérieur du pays par la violence ; beaucoup d’autres se seraient cachées dans les forêts.

« Pour éviter que la situation ne se détériore davantage, j’exhorte le gouvernement à lancer des enquêtes indépendantes sur les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité de l’Etat ainsi que les abus perpétrés par les éléments armés », vient de déclarer le Haut commissaire des Nations Unies, Zeid. « Je condamne les attaques par les éléments armés camerounais, y compris l’embuscade du 13 juillet près de la ville de Kumba dans la région du sud-ouest, sur un convoi du Ministre de la Défense. Mais la lourde répression que le gouvernement semble avoir employé depuis Octobre de l’année dernière ne fera qu’aggraver la situation pour les femmes, les enfants et les hommes pris au milieu des violences « , ajoute t-il.

Par ailleurs, le Haut-Commissaire a tonné qu’il était « absolument consterné » par une terrible vidéo montrant des membres des forces armées exécutant une femme, un enfant et un bébé accusés d’être membres de Boko Haram. Et là, il lance un ultimatum au régime Biya:
« Le gouvernement du Cameroun a l’obligation d’enquêter d’urgence sur ce crime atroce. Je suis profondément inquiet que ces meurtres capturés par caméra ne soient pas des cas isolés « . Ce n’est plus le langage diplomatique. Ou Paul Biya obtempère, ou ce sera l’intervention militaire.

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