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LE JOUR OÙ BOB MUGABE ET BOB MARLEY ONT CÉLÉBRÉ L’INDÉPENDANCE DU ZIMBABWE DANS UN STADE

Bob Marley a écrit la chanson « Zimbabwe » en hommage aux combatants, communistes à l’époque, qui résistaient pour leur indépendance en Rhodésie du sud. Lorsque le pays acquit son indépendance et fut renommé Zimbabwe, Bob Marley, sur invitation de l’état désormais libre, interpréta le titre « Zimbabwe » le 18 avril 1980 lors de l’investiture de Robert Mugabe.

Le Zimbabwe fut l’un des derniers pays du continent à se libérer du joug du colonisateur occidental. Une indépendance arrachée dans la douleur, après plus de dix années de lutte armée.

Une souveraineté célébrée  dans le stade Rufaro, au cœur de Highfield, le township de la capitale Salisbury (l’actuel Harare). Ce jour-là, dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 avril 1980, Bob Marley et les Wailers agrémentent la soirée. Ils interprètent entre autres Zimbabwe, cet appel vibrant au panafricanisme.

Plusieurs personnalités et représentants de 100 pays, dont 11 chefs d’État, ont fait le déplacement. Un parterre d’invités de marque dont le prince Charles du Royaume-Uni, lord Hoames, le dernier gouverneur du pays, Kurt Waldheim, le secrétaire général de l’ONU, Edem Kodjo, celui de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), le président zambien Kenneth Kaunda ou la Première ministre indienne Indira Gandhi.

Le stade est comble. Plus de 35 000 personnes enthousiastes assistent à la cérémonie. Des milliers d’autres sont bloquées à l’extérieur, voire dispersées par des gaz lacrymogènes, l’enceinte ne pouvant accueillir toux ceux qui veulent  assister à la disparition de la dernière parcelle de l’empire britannique sur le continent.

À minuit, la Rhodésie du Sud devient le Zimbabwe. Pour de vrai, cette fois-ci. Car à deux reprises, l’indépendance proclamée n’avait pu obtenir une quelconque reconnaissance internationale. Tel avait été le cas de la tentative d’indépendance  décrétée par la Rhodésie du Sud sous le nom de Rhodésie le 11 novembre 1965 par Ian Smith. Ni la métropole britannique ni aucun État ne l’avait alors reconnue. Les résolutions 216 et 217 du Conseil de sécurité de l’ONU avaient même qualifié la démarche de Ian Smith d’ « usurpation de pouvoir par une minorité colonisatrice raciste « .

Cette fois-ci, le Zimbabwe était bel et bien indépendant. Et le morceau de Bob Marley en hommage au  » Comrade Bob » , est devenu l’hymne de toutes les discothèques des pays africains.

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