LE JOURNALISTE ABEL MBENGUE ACCUSE SAMUEL ETO’O DE DÉTRUIRE LE FOOTBALL CAMEROUNAIS
Doyen de la presse sportive au Cameroun après avoir officié comme reporter à la radio, puis à la CTV, Abel Mbengue, a également officié comme chargé de la communication de la Confédération Africaine de Football auprès de son compatriote Issa Hayatou. À 78 ans, l’homme du micro qui garde sa verve, dénonce l’intrusion de l’ancien capitaine des Lions indomptables Samuel Eto’o dans la gestion du football camerounais qui connaît d’interminables problèmes.
Invité au » débat africain » présenté par Alain Foka sur RFI, ce fin connaisseur du football camerounais et africain, pense les problèmes que rencontre le football camerounais actuellement sont en grande partie le fait de Samuel Eto’o et l’avocat Me Dieudonné Happy, son ami qui dirigeait le comité de normalisation au Cameroun et a organisé des élections frauduleuses qui ont finalement été invalidées par le TAS.
« Il s’est passé que monsieur Eto’o s’est mêlé dans des querelles qui ne sont pas à son niveau. Il s’est passé que monsieur Eto’o a influencé avec monsieur Happy le processus électoral. Il s’est passé qu’aujourd’hui il y’a un ministre des Sports au Cameroun comme il y’en a partout en Afrique qui mérite quand même un brin de courtoisie et de pudeur. Monsieur Zidane ne peut pas aller rendre visite à l’équipe de France sans qu’il passe par la hiérarchie de cette équipe. », a relevé l’ancien journaliste Abel Mbengue.
« Mon âge ne me permet pas de parler de Monsieur Eto’o en terme désobligeant.
Mais vous voulez l’unité, nulle part il n’a été pour cette unité. Je prends l’exemple du dernier match au stade de Yaoundé où toutes les icônes africaines […] ont été appelées pour et Eto’o a refusé. C’était sous l’égide de la CAF, ce n’était pas sous l’égide du COCAN. Vous estimez qu’en mondovision ce Monsieur refuse de saluer Milla pendant le tirage de ce CHAN ? Même le droit d’aînesse n’est plus à l’honneur. », a poursuivi Abel Mbengue, membre du COCAN.
Invité à Canal + en janvier 2019, Samuel Eto’o qui n’avait pas encore raccroché ses crampons, se voyait devenir le premier entraîneur noir d’un grand club européen. « J’ai gagné en Europe comme joueur, je dois gagner en Europe comme entraîneur », avait asséné de son verbe assuré Samuel Eto’o , double vainqueur de la Ligue des champions avec le grand FC Barcelone (2006, 2009).
Dans son approche, une forme de défi. Comme une envie de prouver que les entraîneurs noirs peuvent aussi briller à ces postes sur le continent européen. « Certains anciens joueurs noirs ne passent pas leur diplôme… Mais bien sûr qu’il y a beaucoup d’entraîneurs africains qui ont des diplômes. Il n’y a juste pas cette confiance-là. On se méfie (des entraîneurs de couleur), on nous voit comme des êtres de seconde zone », justifiait Eto’o qui se voyait déjà défier Pep Guardiola.
Après avoir annoncé sa retraite à 38 ans, Samuel Eto’o avait annoncé son inscription dans une grande université américaine pour se former comme le Ballon d’Or France Football George Weah devenu chef d’État au Libéria. Et puis, rien. L’ancien capitaine des Lions est donc revenu sur son terrain de prédilection, ou plutôt, le banc.
» La chance que j’ai est d’avoir écrit une histoire dans différents clubs. J’ai beaucoup plus de portes ouvertes que d’autres, mais comme vous le savez, il faut être bien préparé (…) Je suis en train de reprendre mes études, chose qui n’est pas facile. Je veux apprendre, avoir mes diplômes, comprendre comment les choses fonctionnent que ce soit dans mes business personnels ou dans ma future carrière. Pour revenir avec un bagage nécessaire, affronter ces choses (…) dans 12 ou 24 mois et commencer une autre carrière, qui j’espère, sera aussi belle. », avait déclaré Samuel Eto’o.
Mais, c’est plutôt sur d’autres terrains qu’il se fait remarquer : réception au palais par Paul Biya avant l’élection présidentielle, ambassadeur itinérant au Tchad nommé par Idriss Déby, visite à l’armée camerounaise, en passant par une visite par les Lions indomptables A’…