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LE LION PAUL BIYA, LÂCHÉ COMME LE LÉOPARD MOBUTU SESE SEKO

Tous les dictateurs du monde , n’ apprennent jamais des erreurs passées de leurs homologues .

Paul Biya , le tyran camerounais qui trône au pouvoir depuis bientôt 40 ans , sans discontinuer , semble suivre fidèlement la pente glissante de la trajectoire de fin de règne , de son mentor en oeuvres sataniques et diaboliques , feu le maréchal Mobutu de la défunte république du Zaïre ( RDC) .

En effet , quand on parlait de l’application des préceptes d’un État de droit , de la démocratie et de la bonne gouvernance au Léopard , comme aimait à l’appeler Jacques Foccart , il retorquait invariablement  » Élections ! »

Allant même jusqu’à convoquer l’humour , car il arrive aussi aux dictateurs d’en faire usage , et d’en être pourvus , il avait cette variante :  » Je dois bien être le seul dictateur au monde , qui aime les élections !  »

Ce qu’il oubliait , ou omettait volontairement de souligner au passage , c’est que ces élections auxquelles il tenait tant , il les savait imperdables , pour avoir hermétiquement verrouillé les institutions , et tenu en coupe réglée tout l’appareil de l’État , ainsi que les forces armées nationales régulières , qu’il avait sciemment clochardisées et affamées , au détriment de la DSP ( Division Spéciale Présidentielle ) , sa garde prétorienne sur payée , suréquipée et sur entraînée.

Le créateur de cette redoutable unité d’élite de sinistre mémoire , , un officier israélien à la retraite , était aussi celui et le même qu’il avait recommandé au dictateur camerounais , pour la création du BIR .

Mobutu avait avec , maestria et cynisme , saboté les travaux de la conférence nationale , qui aurait pu déboucher sur une transition vers l’avènement en douceur d’un véritable État de droit dans ce pays continent .

Surpris par la maladie et les rebelles de Kabila , venus du Rwanda et d »Ouganda voisins , lâché par ses traditionnels soutiens et maitres américains , pour cause d’arrivée des démocrates à la Maison Blanche , et de la fin de la guerre froide , Mobutu ne goûta pas le ton de la lettre que lui avait adressée le président Bill Clinton , lui intimant presque l’ordre comme à un valet de chambre , sous peine de voir ses oreilles tranchées , et son cadavre trainé dans les rues de Kinshasa . Mais rapport de force oblige , le léopard encaissa sans broncher , se contentant de pilonner sa moquette de son inséparable canne .

Abandonné par ses fidèles , lâché de toute part , trahi par certains de ses officiers et vomi par son peuple, le léopard n’eut d’autres choix que celui d’aller en exil , la queue entre les jambes.

Même Jacques Chirac , qui lui était infiniment redevable , pour tout l’appui financier qu’il lui avait apporté , dans l’ascension et la fulgurance de sa carrière , avait superbement ignoré sa lettre dans laquelle , il suppliait désespérément , le locataire de l’Élysée de venir à son secours , au nom et en souvenir de leur vieille amitié . Hélas et peine perdue, car les blancs ne considèrent pas les roitelets nègres , comme dignes de leur amitié . Ils sont juste pour eux , des simples outils destinés à servir leurs intérêts du moment , à l’instar des papiers hygiéniques après usage .

Quand au moment de décoller de son fief , de Gbadolite en Équateur , pour l’ultime voyage sans retour , au Maroc via le Togo, son avion essuya de violents tirs de mortiers , émanant des soldats de sa propre ethnie , le dictateur déchu ému aux larmes , lâcha sous forme de soupire :  » Même les miens me tirent dessus . Ça ce n’est plus mon Zaïre , je n’ai plus rien à faire ici .  »

Paul Biya , qui répond aux exigences de l’opposition , de procéder à une mise complète des institutions , et de l’adoption consensuelle d’un code électoral transparent , mais aussi de la résolution définitive , et satisfaisante de tous les acteurs de la crise anglophone , par un mépris en convoquant unilatéralement le corps électoral , pour la tenue d’élections régionales surréalistes , serait bien inspiré de méditer à ce que furent les derniers jours de la tragédie , de celui dont il fait fleurir la tombe , tous les 7 septembre , date anniversaire de la disparition .

Les mêmes causes reproduisent inexorablement les mêmes effets . À bon entendeur …

Jean-Pierre Du Pont

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