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LE MINISTRE DE LA DÉFENSE SUCCÈDE À ALI BONGO

Quelque chose de grave se prépare au Gabon. Ali Bongo, très affaibli depuis son AVC, et dont l’opposition accuse d’être dans l’incapacité de gouverner, peut lâcher à tout moment. Mais, son entourage continue à manœuvrer pour contrôler le pouvoir en s’appuyant sur l’armée.

Un projet de Constitution a été adopté la semaine dernière par le gouvernement. La principale modification, largement commentée par la presse et l’opposition, consiste en l’instauration d’un intérim assuré par trois personnalités en cas de vacance du pouvoir. La présence du ministre de la Défense, supplantant les présidents des deux chambres du Parlement, dans ce nouveau dispositif, suscite beaucoup d’interrogations.

L’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama passé dans l’opposition en 2016, réagissant dimanche à Libreville, a dénoncé cette machination  en cours de la révision de la constitution.

« Je pense franchement que c’est une révision de plus et de trop », a déclaré celui qui a dirigé l’Assemblée nationale du Gabon durant 20 ans sous Omar Bongo et sous l’actuel président Ali Bongo Ondimba.

« Avec le fameux triumvirat où un ministre de la Défense va se retrouver à la tête de l’Etat avec deux élus, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat alors que son chef hiérarchique, le Premier ministre n’est pas dans ce triumvirat-là, je pense sincèrement que le Gabon a perdu le pôle nord », a déclaré  le président du parti Les Démocratiques assez bien représenté à l’Assemblée nationale où il compte 9 députés qui, malheureusement ne feront pas le poids pour bloquer l’armée gouvernementale de l’hémicycle.

Toutefois Guy Nzouba Ndama affirme que des contacts sont en cours au sein de l’opposition pour réserver une riposte commune face à la volonté du gouvernement de réviser plusieurs dispositions fondamentales de la Constitution.

Vendredi dernier , le gouvernement gabonais,  réunit en conseil des ministres a adopté ce nouveau projet de révision de la constitution notamment sur les dispositions concernant l’intérim du président de la République en cas vacance du pouvoir, d’indisponibilité définitive du chef de l’Etat ou d’indisponibilité provisoire de celui-ci. L’intérim, selon l’article 13 de la constitution, si elle est adoptée, sera assuré par les présidents des deux chambres du parlement (Assemblée nationale et Sénat) ainsi que le ministre de la Défense.

Le projet du gouvernement prévoit par ailleurs à l’article 78 que le président de la République, à la fin de ses fonctions, ne doit être poursuivi, recherché ou condamné pour des actes posés durant ses fonctions.

S’exprimant lors d’un meeting de soutien à l’opposant Nicolas Nguéma en garde à vue depuis bientôt trois semaines , le député de l’opposition, Maxime Zima Ebeyard regrette  que l’article 78 de la nouvelle Constitution si elle est adoptée, consacre une immunité à vie pour le président de la République et les parlementaires. « De quoi ont-ils peur ? », s’est-il interrogé. En tout cas, ça ne sent plus la sérénité dans le clan Bongo dont le seul but est de conserver le pouvoir.

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