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LE MRC DÉNONCE L’ÉTAT POLICIER ET DICTATORIAL DE BIYA CONTRE LES ONG

Dans un communiqué signé par le Secrétaire National Délégué chargé des Droits de l’Homme et de la Gouvernance, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti de Maurice Kamto,a vivement dénoncé le dernier communiqué du ministre de l’Administration territoriale (MINAT) sur les Organisations non gouvernementales étrangères. Voici l’intégralité de la communication du parti de Maurice Kamto :

Communiqué du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) sur les entraves à l’exercice des activités des ONG étrangères au Cameroun

Le MRC a pris connaissance du communiqué-Radio-Presse Nº 000032/CRP/MINAT/SG/DAP/SDLP/SA du 26 Août 2021 du Ministre de l’Administration Territoriale invitant les associations étrangères exerçant au Cameroun à actualiser leurs fichiers dans ses services par le dépôt d’un dossier contenant entre autres « le plan de localisation du domicile du principal responsable de l’association, la liste complète des personnels expatriés travaillant au sein de l’association, leur cv ainsi que copies légalisées de leurs passeports, la liste complète des personnels camerounais assortie de leurs contrats de travail, le programme d’activités annuel etc. … ».

Le MRC rappelle que les Associations étrangères exercent leurs activités au Cameroun conformément aux articles 15 à 21 de la loi Nº 90/053 du 19 Décembre 1990 sur la liberté d’association, laquelle loi ne fait aucunement allusion aux exigences évoquées par le Ministre de l’Administration Territoriale (MINAT) dans son communiqué.

De plus, les activités des organisations étrangères et notamment celles en charge des Droits de l’homme dans un pays, se déroulent conformément à des engagements internationaux identiques à ceux souscrits par le Cameroun, et selon les usages connus et acceptés par les nations civilisées dont le Cameroun.

Ainsi, les conditions d’exercice et les mécanismes de contrôle de ces associations étant prévus par la loi, l’Etat du Cameroun n’a pas besoin de recourir à des méthodes autocrates pour s’enquérir de leurs activités ce d’autant plus que ces ONG agissent avec indépendance, objectivité et impartialité.
De même, la demande du plan de localisation du domicile est inacceptable et met en évidence la volonté du régime de faire du Cameroun un Etat policier.

Dès lors, le communiqué du MINAT constitue une atteinte grave à l’exercice des activités des associations étrangères au Cameroun en ce que non seulement il traduit l’intention manifeste du régime de contrôler et orienter les actions de ces ONG et plus précisément celles en charge des Droits de l’homme, mais en plus, il constitue une violation grave des Droits de l’homme dans la mesure où les personnels de ces organismes pourraient faire l’objet de toute forme d’intimidation, de représailles etc.… ce qui entamerait gravement le résultat de leur mission.

Ce communiqué du MINAT qui constitue donc un abus de pouvoir n’est pas sans rappeler les multiples tentatives de musèlement dont sont victimes les organisations nationales et étrangères en charge des Droits de l’homme au Cameroun, ainsi que certains partis politiques, associations et autres leaders d’opinion.

Aussi, en même temps qu’il demande le retrait du communiqué dont s’agit, le MRC prend la communauté nationale et internationale à témoin sur les dérives dictatoriales du pouvoir qui ne contribuent qu’à dégrader davantage l’atmosphère socio-politique déjà très précaire au Cameroun.

Fait à Yaoundé le 14 Septembre 2021
Le Secrétaire National Délégué chargé des
Droits de l’Homme et de la Gouvernance.

Maître Désiré SIKATI (Avocat)

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